"Une musique qui n’est pas constamment en contraste, nuancée avec le silence, n’est que du bruit plus ou moins bien orchestré. Il faut que la musique contienne le silence, qu’elle ne se laisse jamais oublier, ni surtout regretter."
Sans doute cette phrase du poète Pierre Reverdy dévolue à la musique, a-t-elle accompagné mon travail de composition sur quasiment l’ensemble des thèmes qui figurent sur ce troisième album, que j’ai choisi d’appeler “Humanidade” (Humanité en portugais). Il est donc parcouru de sentiments très contrastés que ma musique tente de traduire, en veillant à l’architecture des thèmes dans leur essence mélodique, harmonique et rythmique.
Patrick Favre
"Music that doesn't come as a continual contrast, with nuances of silence, is nothing more than more-or-less well orchestrated noise. Music must contain silence, never let itself be forgotten and, above all, never have any regrets."
Those words by poet Pierre Reverdy on the subject of music were probably uppermost in my mind for nearly every moment I spent composing the tunes that make up this third album, a record I decided to call “Humanidade”, the Portuguese word for Humanity.
So it's filled with highly contrasted feelings that my music attempts to translate while heeding the architecture of the tunes in all their melodic, harmonic and rhythmical essences.
Patrick Favre
Patrick Favre : piano, composition • Gildas Boclé : contrebasse • Karl Jannuska : batterie
Production : AxolOtl Jazz
Droits : Frémeaux & Associés cessionnaire du Label La Lichère en accord avec Jean Louis Wiart - Axolotl.
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"Un jazz modal qui lui permet de constamment inventer" par Pierre de Chocqueuse
"(...) Quant à l’avignonnais Patrick Favre, il invente des mélodies délicieuses et joue un jazz modal qui lui permet de constamment inventer en trio. Tous deux [ainsi que Tord Gustavsen] sortent bientôt de nouveaux albums. Ils témoignent de la vitalité du jazz, de sa capacité à se renouveler entre des mains réellement talentueuses."
par Pierre de CHOCQUEUSE - BLOGDECHOC
« Le piano chante, la magie opère » par Jazz Magazine
« L’état de grâce pour Patrick Favre. Après « Intense », remarquable opus en trio publié en 2006, le pianiste retrouve les studios et nous revient avec une section rythmique convenant mieux à sa musique que celles qui l’ont jusque-là entouré. Gildas Boclé et Karl Jannuska font la différence, lui permettant d’approfondir sa quête mélodique : une recherche du beau, principal objectif de son travail. Ils offrent un contrepoint pertinent et fluide à son piano intensément lyrique. Avec eux, Patrick peut sereinement improviser, puiser les plus belles notes au fond de lui-même, les ressentir avant de les jouer. Le piano chante, la magie opère dès les premières mesures « d’Instinct », première des neuf compositions que recèle cet album. Patrick signe de petits thèmes exquis avec trois fois rien. Les couleurs du jazz modal qu’il décline donnent une grande richesse à ses improvisations oniriques, tintinnabulements de notes aussi lumineuses que les étoiles du ciel. Attentif, Boclé commente les voicings du piano, sculpte avec aisance ses propres chorus (Nouvelle, Humanidade), se sert habilement de l’archet pour introduire Sereine, poétiser Distance. Le métal des cymbales de Jannuska fait écho à la sonorité puissante et ronde de sa contrebasse. « Premice » s’achève sur un ostinato de piano et met en valeur le foisonnement rythmique d’une batterie mélodique. Les tempos sont ainsi suggérés, aérés, le flux musical constamment nuancé, contrasté et ponctué de silences. La phrase respire, se prête à des dialogues tendres et limpides (le délicieux Air de luneen duo avec Boclé). Mélodies et gammes portent des compositions aux progressions harmoniques subtiles et captivantes (Jeitinho), l’aspect linéaire, mélodique de la musique, s’en trouvant élégamment magnifié. »
Par Pierre De Chocqueuse – JAZZ MAGAZINE
"Le charme opère de nouveau" par Le Piano Bleu
"C'est à un voyage au cœur de l'émotion que le pianiste Patrick Favre qui a également signé les neuf compositions de ce disque aux titres très évocateurs : "Instinct", "Sereine"..."Humanidade"...invite les auditeurs de son tout nouveau disque déjà récompensé d'un Choc de "Jazz magazine Jazzman". Et c'est là juste récompense pour ce musicien dont les belles mélodies viennent encore charmer les oreilles des amateurs de piano et de jazz ... Oui comme pour son précédent disque "Intense" le charme opère de nouveau... Entouré cette fois de Gildas Boclé et Karl Jannuska, deux musiciens dont il confie dans un nouvel entretien(voir ci-dessous) apprécier le sens mélodique qu'on lui sait cher, le résultat est à la mesure de leurs qualités musicales. Sous une pochette de paysage maritime ce disque permet de rejoindre un vaste univers sonore qui n'est pas une simple succession de thèmes fracassants de quelques minutes mais dont chaque morceau apporte de nouvelles vagues dont l'écume, nuancée de nouvelles couleurs, éclate avec délicatesse dans le flot précédent..."
par LE PIANO BLEU
« L’expressivité et l’émotion » Par Classica
« Il n’est pas ici impertinent le parrainage du poète Pierre Reverdy, qui déclarait : « Une musique qui n’est pas constamment en contraste, nuancée avec le silence, nuancé avec le silence, n’est que du bruit plus ou moins bien orchestré. Il faut que la musique contienne le silence, qu’elle ne se laisse jamais oublier, ni surtout regretter. » Car alors qu’il aurait pu justifier le minimalisme le plus facile, le grumeau mélodique flottant sur un silence bien commode, il explique nettement la démarche du trio, ce qu’il laisse écouter. En fait, si le silence règne physiquement peu au cours de cet album, il le nourrit à travers les phrases, les couleurs, qui ne recourent jamais à la pléthore, qui s’ordonnent et chantent sous son magister, conduisant à ne plus émettre du sein de toutes les notes possibles que les bonnes, c’est-à-dire celles qui concourent à l’expressivité et l’émotion, abandonnant celles qui relèvent de l’école ou de la recherche de la performance. Les neuf compositions de Patrick Favre forment ainsi une manière de fresque limpide et sensible où la contrebasse mobile de Gildas Boclé, les rutilantes couleurs du batteur Karl Jannushka et les phrases délicates et habitées du pianiste dessinent et tissent les chatoyants habits d’un silence désiré. »
Par CLASSICA
« Une merveille d’intelligence et de lyrisme contenu. » Par Hifi Audio Vidéo Québec
« Pianiste à la technique impeccable, Patrick Favre nous offre ici un disque empreint de grâce, d’intériorité et de poésie. Dans les notes du feuillet d’accompagnement, il cite Pierre Réverdy : « Une musique qui n’est pas constamment en contraste, nuancée avec le silence, n’est que du bruit plus ou moins bien orchestré. » Comme le poète qu’il cite, Favre croit que la musique doit contenir une part de silence. Du silence, il y en a dans les pièces offertes ici. Silence d’autant plus probant qu’il voisine avec une musique qui sait attirer l’attention subtilement, sans artifice, le silence étant rompu parce qu’il le faut. Ce qui ajoute à l’intérêt de ce CD remarquable, c’est que pour jouer ses compositions originales, le pianiste a recours à la formule du trio. Gildas Boclé et le Québécois Karl Jannuska sont des comparses idéaux. Une merveille d’intelligence et de lyrisme contenu. »
Par HIFI AUDIO VIDEO QUEBEC
"L’art de dire des choses aussi belles qu’essentielles." par Les Dernières Nouvelles du Jazz
Le récent album du pianiste Patrick Favre fort justement encensé par le collège des critiques de jazz est assurément un album particulièrement abouti. Avec ce qu’il faut de travail artistique en amont pour en faire un grand album de trio dans la veine des pianistes qui s’inspirent du trio de Brad Meldhau tout en affichant leur propre personnalité. C’est dire. Ici Patrick Favre a une façon d’aborder la musique en explorant systématiquement un registre dans le médium-grave du clavier qui lui donne, sans pathos une réelle profondeur. Les compositions signées toutes du pianiste sont admirables et donnent un réel espace à une rythmique ici exceptionnelle, composée de Gildas Boclé et Karl Jannuska en totale emphase avec la musique du pianiste. Et c’est lorsque la compréhension mutuelle de la musique devient si intimement partagée que le trio de jazz, modèle d’équilibre fragile s’il en est, parvient à se hisser sur des sommets et à créer la magie du beau. C’est parce que ces trois-là comprennent le texte et l’esprit du texte qui leur est donné à jouer qu’ils donnent à leur musique une densité palpable, tel un cœur battant que l’on sentirait pulser sous la main. Et cela avec autant de dignité que d’élégance dans l’art de dire des choses aussi belles qu’essentielles."
par Jean-Marc GELIN - LES DERNIERES NOUVELLES DU JAZZ
"On en redemande" par Jazz Hot
"Il y a quelques années j‘avais remarqué et apprécié un très jeune pianiste qui jouait avec Charles Tyler. Il a magnifiquement évolué, faisant preuve d’une maîtrise parfaite à la tête d’un trio de luxe. Un son d’église, il laisse sonner la note, et le silence s’imprégner de musique; une main gauche souvent en contrepoint de la droite qui développe la mélodie, comme sur « Instinct » ou encore « Ideal », une incantation sur une belle ligne de basse et tapis de cymbales. À l’archet le bassiste nous offre un son venu des enfers, l’écouter sur « Sereine », où l’on entend aussi un beau solo de piano sur foisonnement de cymbales ponctué pizzicato à la contrebasse, idem sur « Distance ».
Patrick Favre est un compositeur qui aime les belles mélodies, avec quelque chose de gospel en elles, et les subtilités harmoniques. Il s’agit d’un véritable trio, d’un beau travail à trois, avec des arrangement soignés. Il y a une écriture et un son de groupe. Ça swingue, ça chante et ça danse ; on en redemande."
par Serge BAUDOT - JAZZ HOT