Darwin FA8126
CHARLES DARWIN
L’ORIGINE
DES
ESPÈCES
© Champion / Slatkine
Traduction : Aurélien Berra directeur de publication : Patrick Tort
Coordination : Michel Prum
LU PAR
ÉRIC PIERROT
CD1
1. Introduction 4’56
2. Introduction (suite) : Par suite de ces considérations, je consacrerai le premier chapitre … 4’50
3. Variation à l’état domestique 4’36
4. Variation à l’état domestique (suite) : principes de sélection suivis autrefois, et leurs effets. 7’22
5. Variation à l’état domestique (suite) : En ce qui concerne les plantes, il y a un autre moyen … 3’31
6. Variation à l’état domestique (suite) : sélection inconsciente. 4’58
7. Variation à l’état domestique (suite) : Chez les plantes, le même processus graduel d’amélio-ration … 6’20
8. Lutte pour l’existence 5’30
9. Lutte pour l’existence (suite) : le terme Lutte pour l’existence utilisé en un sens large. 4’32
10. Lutte pour l’existence (suite) : Mais nous avons de meilleurs témoignages sur ce sujet que de simples calculs … 5’25
11. Lutte pour l’existence (suite) : nature des obstacles à l’accroissement. 3’56
12. Lutte pour l’existence (suite) : L’action du climat semble à première vue tout à fait indé-pendante … 5’01
13. Lutte pour l’existence (suite) : relations mutuelles complexes de tous les animaux et de toutes les plantes dans la lutte pour l’existence. 5’14
14. Lutte pour l’existence (suite) : Je suis tenté de donner encore un exemple … 6’53
CD2
1. Lutte pour l’existence (suite) : lutte pour la vie, très rigoureuse entre individus et variétés de la même espèce. 6’10
2. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes 5’08
3. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes (suite) : Nous comprendrons au mieux le cours probable de la sélection naturelle … 4’13
4. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes (suite) : Puisque l’homme peut produire … 4’02
5. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes (suite) : Bien que la sélection naturelle ne puisse agir … 6’14
6. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes (suite) : exemples illustrant l’action de la sélection naturelle, ou survie des plus aptes. 6’53
7. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes (suite) : Peut-être vaut-il la peine de donner une autre illustration … 5’34
8. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes (suite) : Tournons-nous à présent vers les insectes … 4’34
9. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes (suite) : Extinction causée par la sélection naturelle. 3’46
10. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes (suite) : divergence de caractère. 7’07
11. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes (suite) : La vérité du principe selon lequel une grande diversification … 5’52
12. Sélection naturelle, ou survie des plus aptes (suite) : du dégré d’avancement auquel tend l’organisation. 6’20
13. Récapitulation et conclusion 4’55
14. Récapitulation et conclusion (suite) : Une double série de faits parallèles semble éclairer … 4’54
CD3
1. Récapitulation et conclusion (suite) : Comme, selon la théorie de la sélection naturelle … 7’31
2. Récapitulation et conclusion (suite) : en ce qui concerne l’absence de strates riches en fossiles … 3’10
3. Récapitulation et conclusion (suite) : Tournons-nous à présent vers l’autre côté de l’argumen-tation. 4’39
4. Récapitulation et conclusion (suite) : Chez les animaux qui ont des sexes séparés … 5’11
5. Récapitulation et conclusion (suite) : Comme chaque espèce tend, par son taux géométrique … 3’57
6. Récapitulation et conclusion (suite) : Nous pouvons comprendre dans une certaine mesure … 7’08
7. Récapitulation et conclusion (suite) : Jetons un regard sur les instincts … 5’24
8. Récapitulation et conclusion (suite) : Lorsque nous portons notre regard sur la répartition géographique … 4’44
9. Récapitulation et conclusion (suite) : Comme nous l’avons vu, le fait que tous les êtres organiques passés et actuels ... 5’26
10. Récapitulation et conclusion (suite) : J’ai à présent récapitulé les faits et les considérations … 5’43
11. Récapitulation et conclusion (suite) : Bien que je sois pleinement convaincu de la vérité des conceptions exposées … 5’33
12. Récapitulation et conclusion (suite) : On demandera peut-être quelle portée je donne à la doctrine … 4’27
13. Récapitulation et conclusion (suite) : Lorsque les idées avancées par moi-même dans ce volume ... 6’18
14. Récapitulation et conclusion (suite) : La noble science de la Géologie perd de sa gloire … 6’35
CHARLES DARWIN
L’ORIGINE DES ESPÈCES
Traduit par Aurélien Berra
sous la direction de Patrick Tort
© Champion / Slatkine
Le 24 novembre 1859 paraît à Londres L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie. L’auteur du livre, Charles Darwin (1809-1882), est un naturaliste de cinquante ans qu’un voyage autour du monde particulièrement riche en découvertes et l’œuvre originale édifiée à sa suite, ont déjà fait connaître largement en Angleterre et en Europe continentale. C’est ce livre toutefois qui fera de son auteur le plus célèbre penseur de l’histoire naturelle qu’ait connu le monde depuis Buffon, et le principal bâtisseur – après Lamarck, certes, mais avec une capacité explicative plus dense et plus cohérente –, du transformisme moderne ou théorie de l’évolution des espèces vivantes.
Vingt années séparent le premier exposé de la théorie darwinienne – le brouillon de 1839 – et la publication de L’Origine des espèces. La fin de cette longue genèse est aussi le début d’une lente maturation qui durera jusqu’en 1872 – date de sa sixième et dernière édition –, voire, si l’on y inclut les ultimes révisions de l’auteur, jusqu’en 1876 – date du dernier tirage soumis à son examen. C’est de la traduction française de cette édition absolument définitive que sont extraits les textes clés qui composent ce livre sonore, traduits par Aurélien Berra (université de Paris-X Nanterre) sous la direction de Patrick Tort, chercheur au Muséum, fondateur de l’Institut Charles Darwin international et maître d’œuvre de la traduction et de l’édition savante des Œuvres complètes de Charles Darwin aux éditions Slatkine et Champion.
« Aucun livre de science, écrit Patrick Tort, ne connut sans doute plus durable succès. Aucun ne suscita réactions plus vives ni controverses plus passionnées. Dans une quête d’exhaustivité qui demeurera toujours insatisfaite, l’ouvrage illustre à travers chacun de ses chapitres la haute cohérence de la théorie de la sélection naturelle, moteur de la transformation des espèces, avec les données issues de l’observation des variations animales et végétales, de la théorie des populations, de la zootechnie, de l’horticulture, de l’éthologie, de l’étude de la génération et des croisements, de la paléontologie, de la biogéographie, de la morphologie, de l’embryologie, de l’histoire de la Terre et du climat, ainsi que de la classification des formes vivantes. Particulièrement démonstratif et amplement documenté, il porte une atteinte irréversible aux anciennes croyances en la création séparée et en la fixité des espèces, ainsi qu’en la perfection native et immuable de leurs adaptations.
« Cette laïcisation de l’histoire naturelle, qui s’inscrit elle-même dans un vaste mouvement d’autonomisation de la science face à la théologie, sera pour cela longtemps combattue par les Églises et les groupements mystiques restés fidèles au dogme, indéfiniment remanié mais toujours résurgent, de la Création du monde et du vivant par une intelligence transcendante et providentielle qui serait seule capable d’en garantir les fins et d’en préserver l’harmonie. »
C’est à L’Origine des espèces, où se trouve pour la première fois développée d’une manière étendue la théorie de la descendance modifiée par le moyen de la sélection naturelle, source d’une représentation nouvelle de la dynamique du monde vivant, que l’on doit une part décisive des premières ébauches conceptuelles et logiques de la biologie des populations, de la paléontologie évolutive, de la classification phylogénétique du vivant et de
l’écologie modernes.
Claude Colombini Frémeaux
© 2016 Frémeaux & Associés
Éric Pierrot
Comédien, il a joué sous la direction de Hervé Colin, Robert Hossein, Jean-Luc Moreau, Igor Tchoulanov, Christophe Corréia, Ludovic Kerfendal. Et tourné de nombreux téléfilms et courts-métrages. Au sein du Collectif 21x29,7 il est soit metteur en scène ou en lumière, soit acteur ou scénographe.
Réalisateur de livres audio, il a accompagné Marie-Christine Barrault, Anémone, Dani, Nathalie Roussel et Yvan Lebolloc’h.
Lecteur, il a enregistré L’Art de la méditation de Matthieu Ricard, Pourquoi la tartine tombe toujours du côté du beurre ? de Richard Robinson, ainsi que Spinoza - Extraits de l’œuvre traduits par Patrick Dupouey, aux éditions Frémeaux & Associés.
Après le succès au Festival d’Avignon 2015 et à Los Angeles de Les Yeux ouverts de Matthieu Galey mis en scène par Ludovic Kerfendal, pièce de théâtre dans laquelle il partage la scène avec Marie-Christine Barrault , il travaille actuellement à l’adaptation pour le théâtre de L’Éloge de la fuite de Henri Laborit.
L’ORIGINE DES ESPÈCES
CHARLES DARWIN LU PAR Éric Pierrot
Le 24 novembre 1859 paraît à Londres L’Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie. L’auteur du livre, Charles Darwin (1809-1882), est un naturaliste de cinquante ans qu’un voyage autour du monde particulièrement riche en découvertes et l’œuvre originale édifiée à sa suite, ont déjà fait connaître largement en Angleterre et en Europe continentale. C’est ce livre toutefois qui fera de son auteur le plus célèbre penseur de l’histoire naturelle qu’ait connu le monde depuis Buffon, et le principal bâtisseur – après Lamarck – , du transformisme moderne ou théorie de l’évolution des espèces vivantes.
C’est de la traduction française de son édition définitive de 1876 que sont extraits les textes clés qui composent ce livre sonore, traduits par Aurélien Berra sous la direction de Patrick Tort, chercheur au Muséum, fondateur de l’Institut Charles Darwin international.
« Aucun livre de science, écrit Patrick Tort, ne connut sans doute plus durable succès. Aucun ne suscita réactions plus vives ni controverses plus passionnées.
« Cette laïcisation de l’histoire naturelle, qui s’inscrit elle-même dans un vaste mouvement d’autonomisation de la science face à la théologie, sera pour cela longtemps combattue par les Églises et les groupements mystiques restés fidèles au dogme, indéfiniment remanié mais toujours résurgent, de la Création du monde et du vivant par une intelligence transcendante et providentielle. »
Éric Pierrot, grâce à sa lecture claire, nous restitue parfaitement la logique et l’intelligence du texte.
Claude Colombini Frémeaux
« Un enjeu intellectuel essentiel pour notre civilisation ! » par Joël Jégouzo
« En marge de l’exposition Darwin au Muséum d’Histoire Naturelle, les éditions Frémeaux ont l’excellente idée de publier la lecture de l’Origine des espèces du théoricien de la filiation, qui sut développer une magistrale conception non fixiste de la formation des espèces vivantes. Darwin a 22 ans lorsqu’il part en voyage, à bord du Beagle, dont il ramènera son fameux journal, The Voyage of the Beagle, publié en 1839 sous le titre Journal and Remarks, titre qui se réfère en fait à la seconde mission d’exploration. Embarqué en décembre 1931 pour ce voyage autour du monde, Darwin y emporta avec lui une documentation considérable, dont les 7 volumes de Lamarck sur les animaux non vertébrés, un essai sur «l’uniformitarisme» qui proclamait l’uniformité des causes de transformations et dispensait l’idée de la catastrophe comme modèle du changement. Mais on sent déjà un Darwin circonspect quant à ces théories quelque peu surfaites, puisqu’il prend soin dans le même temps de se munir des ouvrages de Humboldt, combattant avec force l’idée biblique du Déluge, de la Catastrophe donc, comme modèle du changement. Dans cette même bibliothèque de voyage, on notera de très nombreuses études sur l’âge de la terre. Cap Vert, littoral de l’Amérique du Sud. Darwin saute à terre dès qu’il le peut, observe, compare, se focalise très tôt sur les ressemblances et les variations, étudie la naissance d’espèces nouvelles à partir de formes migrantes. A Tahiti, il se passionne pour les coraux. Au Brésil, éprouve un fort sentiment de révolte contre l’esclavage des noirs, à ses yeux une souillure indigne des nations chrétiennes. Il revient de son expédition qui aura duré cinq ans, avec des milliers de pages de notes dont il va en confier une partie à des experts : reptiles, poissons, oiseaux, etc. … En 1837, ces experts ont fini de décrypter une grande partie du matériel qu’il leur a fourni. Ils sont éblouis et le pressent d’en rédiger la synthèse. Darwin résiste, inaugure son note book B sur les transformations des espèces, lit en 1838 Malthus, s’intéresse au rapport tensionnel que celui-ci exprime entre croissance géométrique et croissance algébrique des populations et de leurs milieux naturels. Il en tire l’idée de sélection naturelle comme mécanisme éliminatoire, avantage reproductif. Dès lors, il travaille plus sérieusement à la mise en place de ses concepts. C’est qu’il lui faut tout inventer ! En 1839 il devient membre de la Société Royale de Londres, entreprend une enquête sur l’élevage pour comprendre comment on y opère à la sélection de variations pouvant constituer un avantage reproductif et rédige à peine une demi page raturée sur sa théorie. Le premier ouvrage qu’il publie, en 1842, porte en fait sur les récifs coralliens. Au crayon, il note sa théorie de la formation des espèces. Mais dans les années 1850, tout va se précipiter. Wallace se rapproche de ses idées, menace de publier avant lui une théorie similaire. Les amis de Darwin pressent ce dernier de ne plus tarder. En 1858, une communication des études de Wallace est livrée. Darwin présente alors ses propres travaux sur «La préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie». Et le 24 novembre 1859, enfin, il publie, à 1250 exemplaires, De l’origine des espèces, épuisé sitôt que paru. La seconde édition augmentée de 1860 congédiera à jamais l’idée providentialiste. C’était là que le bât blessait en grande partie. Exposant sa théorie, Darwin devait faire accepter l’idée du «transformisme» contre le dogme de la création séparée des espèces animales intangibles. Darwin y explicite par la même occasion son concept de variation. Variation / sélection, ses études complémentaires sur l’élevage lui permettent de préciser son idée : dans l’élevage cette évolution des variations avantageuses se pratique sur un très court terme. Et c’est cette réflexion qui l’a contraint à se demander avec plus de pertinence ce qui, dans la nature, était facteur de sélection. Dès réception de son livre, les malentendus vont s’accumuler autour de cette idée de sélection. Celle de variation se verra sous-estimée et il faudra attendre l’ouvrage de 1870, La filiation de l’homme, pour voir Darwin lever tous les malentendus. De fait, si De l’origine des espèces peut être considéré à juste titre comme fondateur d’une vision nouvelle du monde, on ne peut que regretter le manque de publicité et de réflexion faites aujourd’hui autour de ce second ouvrage de 1870, qui constitue désormais pour nous un enjeu intellectuel essentiel pour notre civilisation ! (à suivre donc !). Pourquoi écouter Darwin, plutôt que le lire ? La réponse est simple au fond : la lecture qu’en donne Éric Pierrot nous porte comme nous porterait un cours magistral donné dans un amphi. La même attention est sollicitée, la même jouissance devant l’intelligence de l’exposition, la même joie à suivre et comprendre, au mot près, le fil d’une pensée à son propre travail ! »
Par Joël JEGOUZO