INTEGRALE LOUIS ARMSTRONG VOL 1

CHIMES BLUES 1923-1924

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Number of CDs : 3


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"Jazz is the only music I love. My discovery of King Oliver was of all importance (...). The most beautiful disc I know is the OkeH version of Mabel's Dream. Armstrong's second voice behind King Oliver brings tears to my eyes".

Jean-Christophe Averty
"The Frémeaux & Associés Complete Series usually feature all the original and available phonographic recordings and the majority of existing radio documents for a comprehensive portrayal of the artist.
The Louis Armstrong series is an exception to the rule in that the selection of titles by this American wizard is certainly the most complete as published to this day but does not comprise all his recorded works."

Patrick Frémeaux


Audio rights : Groupe Frémeaux Colombini SAS - The Complete Louis Armstrong

ExtractTrackAuthorDuration
CD 1
01 JUST GONE - ARMSTRONG02'45
02 CANAL STREET BLUES - ARMSTRONG02'28
03 MANDY LEE BLUES - ARMSTRONG02'11
04 I M GOING AWAY TO WEAR YOU OFF MY MIND - ARMSTRONG02'53
05 CHIMES BLUES - ARMSTRONG02'53
06 WHEATHER BIRD RAG - ARMSTRONG02'44
07 DIPPER MOUTH BLUES 1 - ARMSTRONG02'31
08 FROGGY MOORE - ARMSTRONG03'03
09 SNAKE RAG 1 - ARMSTRONG03'03
10 SNAKE RAG 2 - ARMSTRONG03'18
11 SWEET LOVING MAN - ARMSTRONG02'47
12 HIGH SOCIETY RAG - ARMSTRONG02'56
13 SOBBIN BLUES - ARMSTRONG03'15
14 WHERE DID YOU STAY LAST NIGHT - ARMSTRONG02'32
15 DIPPER MOUTH BLUES 2 - ARMSTRONG02'15
16 JAZZIN BABIES BLUES - ARMSTRONG03'05
17 MABEL S DREAM 1 - ARMSTRONG02'51
18 MABEL S DREAM 2 - ARMSTRONG02'50
19 THE SOUTHERN STOMPS 1 - ARMSTRONG02'42
20 THE SOUTHERN STOMPS 2 - ARMSTRONG02'44
21 RIVERSIDE BLUES 1 - ARMSTRONG02'59
22 ZULUS BALL - ARMSTRONG02'35
23 WORKINGMAN BLUES 1 - ARMSTRONG02'11
CD 2
01 ALLIGATOR HOP - ARMSTRONG02'26
02 KROOKED BLUES - ARMSTRONG02'56
03 BUDDY S HABITS - ARMSTRONG03'02
04 TEARS - ARMSTRONG03'10
05 I AIN T GONNA TELL NOBODY - ARMSTRONG03'19
06 ROOM RENT BLUES - ARMSTRONG02'50
07 RIVERSIDE BLUES 2 - ARMSTRONG02'52
08 SWEET BABY DOLL - ARMSTRONG02'52
09 WORKING MAN BLUES 2 - ARMSTRONG02'57
10 MABEL S DREAM 3 - ARMSTRONG02'52
11 CHATANOOGA STOMP - ARMSTRONG02'59
12 LONDON CAFE BLUES - ARMSTRONG02'45
13 CAMP MEETING BLUES - ARMSTRONG02'59
14 NEW ORLEANS STOMP - ARMSTRONG02'57
15 MANDA - ARMSTRONG03'13
16 GO LONG MULE - ARMSTRONG03'07
17 TELL ME DREAMY EYES - ARMSTRONG03'04
18 MY ROSE MARIE - ARMSTRONG02'46
19 SHANGAI SHUFFLE 1 - ARMSTRONG03'13
20 SEE SEE RIDER BLUES - ARMSTRONG03'12
21 JELLY BEAN BLUES - ARMSTRONG03'09
22 COUNTIN THE BLUES 1 - ARMSTRONG03'10
23 COUNTIN THE BLUES 2 - ARMSTRONG03'07
CD 3
01 TEXAS MOANER BLUES 1 - ARMSTRONG03'16
02 EARLY IN THE MORNING - ARMSTRONG03'00
03 YOU VE GOT THE RIGHT KEY BUT THE WRONG KEYHOLE - ARMSTRONG03'25
04 WORDS - ARMSTRONG03'01
05 COPENHAGEN - ARMSTRONG02'58
06 OF ALL THE WRONGS YOU DONE TO ME 1 - ARMSTRONG02'54
07 EVERYBODY LOVES MY BABY 1 - ARMSTRONG02'36
08 EVERYBODY LOVES MY BABY 2 - ARMSTRONG02'41
09 SHANGAI SHUFFLE 2 - ARMSTRONG02'48
10 NAUGHTY MAN - ARMSTRONG03'16
11 TEXAS MOANER BLUES 2 - ARMSTRONG02'56
12 OF ALL THE WRONGS YOU VE DONE TO ME 2 - ARMSTRONG02'42
13 ONE OF THESE DAYS - ARMSTRONG02'49
14 MY DREAM MAN - ARMSTRONG03'01
15 THE MEANEST KIND OF BLUES - ARMSTRONG03'04
16 NAUGHTY MAN 1 - ARMSTRONG02'57
17 HOW COME YOU DO ME LIKE YOU DO 1 - ARMSTRONG03'08
18 HOW COME YOU DO ME LIKE YOU DO 2 - ARMSTRONG02'51
19 NAUGHTY MAN 2 - ARMSTRONG02'41
20 PAPA MAMA S ALL ALONE BLUES - ARMSTRONG02'36
21 CHANGEABLE DADDY OF MINE - ARMSTRONG02'41
"On salue bien bas cette entreprise folle et magnifique" par Classica Répertoire

"A l’idée des autres chefs-d’œuvre qui vont suivre, on salive. Et on salue bien bas cette entreprise folle et magnifique." Jean-Pierre Jackson – CLASSICA REPERTOIRE. Ce disque à reçu la note R10 de Classica Répertoire.

"Restauration exceptionnelle avec morceaux remis à la tonalité.
Notice ♥♥♥ (livret illustré très documenté français anglais de 40 pages)Ce coffret de trois CD devrait faire la une des journaux télévisés : un éditeur français entreprend de publier l’intégrale des enregistrements de Louis Arsmtrong, un des plus grands créateurs du XXè siècle ! Ce premier volume très soigné regroupe essentiellement, sous la direction de Daniel Nevers, les faces que Louis grava sur 78 tours en 1923 et 1924 au sein de l’orchestre de King Oliver pour Gennett, Columbia/Okeh et Paramount à Richmond et Chicago, puis avec celui de Fletcher Henderson à New York. C’était avant l’enregistrement électrique, c’est de la véritable gravure directe, sans retouches ni montage, et l’on ne dépasse pas les trois minutes. Certains documents sont de la plus haute rareté ; ils frottent parfois, malgré une restauration remarquable rendant caduques les éditions précédentes (notamment sur Milestones), à l’exception des anthologies masterisées par John R.T. Davies pour JSP et ceux de Robert Parker pour la BBC. Il est possible que les oreilles habituées au luxe digital se hérissent, mais entendre éclore un génie de l’improvisation et peu à peu émerger un des plus beaux sons de trompette ou de cornet qui fut, est tout simplement inestimable. A l’idée des autres chefs-d’œuvre qui vont suivre, on salive. Et on salue bien bas cette entreprise folle et magnifique." Jean-Pierre Jackson – CLASSICA REPERTOIRE. Ce disque à reçu la note R10 de Classica Répertoire.




"Bravo !" par Jazz Classique

« Après une superbe intégrale Django, Daniel Nevers et les éditions Frémeaux se lancent dans une nouvelle aventure, encore plus folle, et tout aussi nécessaire : Louis Armstrong. ... » Guy Chauvier - Jazz Classique


« Après une superbe intégrale Django, Daniel Nevers et les éditions Frémeaux se lancent dans une nouvelle aventure, encore plus folle, et tout aussi nécessaire : Louis Armstrong. Oui, nécessaire, parce que l’œuvre de Louis Armstrong devrait être constamment et intégralement disponible, que Masters Of Jazz a disparu après huit volumes, que Classics n’a pas tout réédité et qu’une bonne partie de ses références Armstrong est épuisée, qu’il est impossible de réunir la totalité de la discographie en jonglant avec les différents labels sans une quantité de doublons et un gaspillage de temps considérables… Nécessaire aussi parce que cette musique sublime aura toujours de nouveaux auditeurs. Mettons les choses au point, la collection Armstrong de Frémeaux rassemblera les enregistrements réalisés sous le nom d’Armstrong et ceux où il apparaît comme sideman, mais il ne s’agit pas vraiment d’une intégrale. Daniel Nevers s’explique : "Sans réellement parler d’intégrale, sans doute peut-on avancer le terme de "sélection très large"… Il nous faudra omettre quelques doubles « prises » peu différentes (notamment du côté de chez Henderson) ou des accompagnements de chanteuses pas toujours bonnes, plutôt mal enregistrées, dans lesquels l’accompagnateur reste d’une regrettable discrétion…" C’est la sagesse même ! De toute façon, les quelques fêlés qui souhaitent posséder tout Louis Armstrong trouveront toujours des éditions spécialement faites pour eux. Et puis, vous savez, une troisième prise, presque semblable aux deux précédentes, inaudible de surcroît, c’est encore meilleur quand on l’attend longtemps… Soyons sérieux (et précis), regardons de plus près le contenu de ces trois premiers CDs et repérons ce que le compilateur a écarté. Pour King Oliver, tout est là. Pour les chanteuses ou les formations de Clarence Williams, il manque la seconde prise de See See Rider avec Ma Rainey mais cette seconde prise, très mal enregistrée, ne présente que de légères nuances avec l’autre, dans la coda notamment. Pour les Henderson, en dehors des titres où la présence de Louis n’est que théorique (titres que n’avait pas retenus non plus l’édition Masters of Jazz), Daniel Nevers n’a pas gardé les secondes prises de Words, Copenhagen, Naughty Man, My Dream Man, trop semblables aux premières. Contrairement à ce qui s’est fait parfois, ces Henderson sont reproduits intégralement. C’est heureux. Isoler un solo n’a de sens que dans le cadre d’un travail précis. On n’apprécie pas pleinement un solo si on le sort de son contexte. Et puis, le contraste entre l’orchestre et Louis est tellement jouissif ! En revanche, quand Nevers publie les deuxième et troisième prises de How Come You Do me, comme elles sont précédées d’une prise entière, il entame huit mesures avant le solo de trompette. J’approuve tous ces choix, en dehors du fait que j’aurais sans doute été plus restrictif encore. Fallait-il vraiment inclure ici le Naughty Man du 7 novembre (le premier) et My Dream Man ? Ces deux morceaux ne contiennent aucun solo de Louis et l’on n’entend sa trompette que fugitivement dans les ensembles. Ce n’est pas intéressant mais cela concerne surtout les spécialistes (qui peuvent trouver ces enregistrements dans les éditions consacrées à Henderson). Côté technique, je n’ai rein à redire. Tout a été fait au mieux. Profitons de l’occasion pour avertir les néophytes : Ecouter le Creole Jazz Band n’est pas évident, surtout si l’on commence par les Gennett de 1923. Mais avec un peu d’entraînement, ça passe. Alors, quand on arrive à la séance Columbia, on finit presque par trouver que c’est bon. A côté, les Henderson, c’est de la vraie hi-fi ! Il y a un dernier point capital pour une production aussi ambitieuse, le livret. C’est une totale réussite. Certains musiciens ou aficionados regretterons peut-être l’approche d’Irakli, plus musicologique, plus centrée sur le héros et sa musique. Nevers, lui, avec un sens assuré du récit et une belle plume, raconte la fin de King Oliver, les orchestres avec lesquels Louis joua mais n’enregistra pas, prend prétexte du fait qu’Henderson fut un temps présenté comme le « Paul Witheman noir » pour s’attarder sur le chef d’orchestre blanc… Il n’est peut-être pas un chercheur aussi pointu qu’Irakli mais c’est un indiscutable érudit et sa présentation plaira autant au microcosme du jazz qu’au grand public. C’est bien là le but de l’entreprise : offrir Armstrong à tous. Bravo ! » Guy Chauvier - Jazz Classique




"Une histoire chaleureuse et magique" par Les Inrockuptibles

« C’était au temps où La Nouvelle-Orléans s’apprêtait à esquisser les premiers pas du charleston. Noir et pauvre, Louis Popa Armstrong apprend le cornet dans une maison de correction.... »  Christian Larrède - Les Inrockuptibles


« C’était au temps où La Nouvelle-Orléans s’apprêtait à esquisser les premiers pas du charleston. Noir et pauvre, Louis Popa Armstrong apprend le cornet dans une maison de correction, ce qui ne justifie en rien ce type d’établissements, mais lui permet ensuite de glisser son pavillon sous les jupes des filles des bordels de Storyville, de recevoir les conseils de King Oliver, de se produire sur les bateaux à aube et d’accompagner Ma Rainey ou Bessie Smith.  
Le reste, comme on peut l’écrire paresseusement, appartient à l’histoire : un vibrato inégalable, l’invention intuitive du rôle de soliste de jazz (tous derrière, et lui devant), le statut d’improvisateur de génie, et un sens inné de la déstructuration de la mesure (Armstrong adorait poser son chant légèrement en avant ou en retard, en tout état de cause jamais où l’attendait l’orthodoxie). Et, donc, sans oublier, grâce à un organe de papier de verre comme pierre philosophale, la capacité à transformer le moindre nanar (Hello Dolly) en sublime page de l’épopée du jazz.
Bien plus tard, certains (en général ni noirs, ni pauvres, ni repris de justice) voudront transformer “Satchmo” en symbole d’une négritude propre sur elle, en droite lignée de La Case de l’oncle Tom. Alors que ce type se contentait de faire son boulot (ici généralement un demi-chorus généreusement accordé par ses premiers chefs, King Oliver ou Fletcher Henderson), lumineux et sublime comme un enfant innocent. Personne ne pouvait alors le suivre (combien sont-ils à regretter qu’Armstrong n’ait pas vraiment côtoyé d’instrumentistes de sa trempe, carbonisant la concurrence de sa trompette d’or ?). Et les premières pages de la légende proposées ici sautillent par-dessus les superlatifs (on est d’accord, on est bien en présence d’un chef-d’œuvre) pour nous conter une histoire chaleureuse et magique. »  Christian Larrède - Les Inrockuptibles




"Divine surprise pour un heureux événement!" par le Hot Club de France

« Divine surprise pour un heureux événement ! Frémeaux se lance dans la publication de l’intégrale du génie du jazz : Louis Armstrong. Voici une quinzaine d’années, ce même projet avait connu un début d’exécution sous l’étiquette ‘Masters of Jazz’ mais les embûches de la production firent que cette édition complète ne dépassa pas le volume 7 et l’année 1925 ! Tous les amateurs de jazz seront ravis d’apprendre que cette entreprise essentielle revient d’actualité grâce à Frémeaux, surtout connaissant le sérieux et la compétence qu’il apporte à l’élaboration de son catalogue ; On ne s’étonnera pas de constater que le contenu de ce coffret correspond, à quelques variantes anodines près, aux trois premiers volumes Masters of Jazz MJCD 1, 2 et 21 (cf. Bulletins 396, 397, 407).
Louis Armstrong n’a pas encore 22 ans lorsqu’il inaugure son œuvre discographique comme membre du King Oliver Creole Jazz Band. Cette série historique, qui occupe le CD1 et plus de la moitié du CD2, a connu de multiples rééditions (en CD Classics, Music Memoria, BBC, Hervin…) chroniqués en leur temps. Inutile donc de revenir en détail sur la musique de ces enregistrements légendaires dans lesquels le jeune Armstrong manifeste déjà des qualités hors du commun. En totale connivence avec son maître, sa partie de cornet s’intègre idéalement à l’ensemble et aussi dans ces fameux breaks à deux voix qui apparaissent dès Weather bird rag.
Lors de la séance initiale, Louis Armstrong prend deux chorus en solo dans Chimes blues qui laissent apparaître déjà son admirable maîtrise. Dans Foggie Moore, vers la fin il assure brillamment la direction de la collective ce qui permet d’apprécier la différence de son jeu et de celui de King Oliver. Il utilise un slide whistle (sifflet à coulisse ou jazzoflûte) pour un solo de 16 mesures dans Sobbin’ blues et de 32 mesures dans Buddy’s habits. Dans Tears, il aligne une série de breaks étincelants qui ne laissent aucun doute sur la maturité de son style. Il se trouve très en valeur dans le chorus final de Riverside blues et propose un superbe contre-chant à King Oliver dans Mabel’s dream.
Après ces enregistrements, Louis Armstrong quitte Chicago pour New York où il rejoint l’orchestre de Fletcher Henderson. En raison d’un entourage moins familier et moins favorable, les interprétations valent uniquement par les interventions du cornet de Louis, autant de flambées de swing éclairant un environnement musical sautillant et bredouillant. Il éclabousse de sa classe des partenaires encore balbutiants.
Dans les quatre dernières plages du CD2, un détachement de l’orchestre Fletcher Henderson accompagne Ma Rainey dont le chant majestueux reçoit une réplique magnifique du cornet. A noter que Charlie Dixon joue du banjo (très présent) et non de la batterie comme indiqué dans la discographie du livret.
Le CD3 réunit la production de diverses séances dont celles du Clarence Williams’s Blue Five où Louis retrouve quelques collègues louisianais : le chef au piano, Buddy Christian au banjo et Sidney Bechet d’abord à la clarinette puis au soprano dans Texas Moaner blues où le cornet joue avec une flamme éloquente. Ils accompagnent ensuite la chanteuse Virginia Liston, la partie de clarinette dans Early in the morning et de soprano dans You’ve got the right key bouscule un peu celle de cornet. A quelques plages de là, cette fois avec Buster Bailey au soprano et la chanteuse Eva Taylor, le quintette donne Of all the wrongs you done to me où Louis détaille superbement son discours et Everybody loves my baby où il souffle un chorus final époustouflant qui fera date. En quartette, le groupe accompagne Margaret Johnson dans les deux dernières plages, Changeable daddy of mine met le cornet davantage en valeur.
L’arrivée de Lil Armstrong, à la place de Clarence Williams dans le groupe qui accompagnait Eva Taylor, entraîne évidemment un changement de dénomination, il devient Red Onion Jazz Babies pour de nouvelles versions de Everybody loves my baby (plage 8), chanté par Josephine Beatty alias Alberta Hunter, qui sonne de façon nettement moins impressionnante, en raison notamment d’un tempo plus lent, et de Of all the wrongs you’ve done to me (plage 12) également en retrait malgré la belle partie de cornet. L’orchestre reprend aussi Texas moaner blues (plage 11) chanté ici et sans interruption par Josephine Beatty. La production de séances Fletcher Henderson complète le CD3, ce qui nous confronte de nouveau à une musique désuète et sautillante, illuminée çà et là par une intervention fulgurante de Louis Armstrong. En réalité cela illustre parfaitement l’impact de cette extraordinaire personnalité sur un entourage tâtonnant, une influence qui va se communiquer à toute la musique de jazz. La sélection correspond essentiellement à l’importance des solos de cornet : Shanghai shuffle, One of these days, Naughty man (plages 16 et 19) et surtout The meanest king of blues où il intervient le plus copieusement. Il existe trois prises de How come you do me mais le réalisateur a pris l’astucieuse initiative de ne conserver que le passage où Louis se trouve en évidence, nous épargnant ainsi le reste des prises 2 et 3 (plage 18).
Surtout ne pas négliger ces premières pierres d’un monument gigantesque ! » André Vasset – Bulletin du Hot Club de France





« Les principes fondateurs du jazz » par Jazz Hot

Indispensable ! La « Librairie sonore » Frémeaux & Associés se lance après d’autres dans une intégrale Louis Armstrong. Celle du label Classics, en CD séparés, se poursuit, à l’occasion. Celle avec livrets signés Irakli et des prises rares sur Masters of Jazz est interrompue. Il y en eut d’autres. Et selon cet état de fait, ce sont les premiers épisodes qui sont le plus souvent réédités. Episodes discographiques, car Louis Armstrong a déjà 22 ans lorsqu’il commence à enregistrer en second rôle aux côtés de son idole King Oliver, inspiration du moment qu’il n’a jamais renié. Louis Armstrong avait déjà une bonne expérience pratique, non exclusivement jazz ; d’ailleurs le jazzman exclusif n’existait pas à l’époque. En revanche, cette période enregistrée, 1923-24, correspond à sa présence dans le phénomène de maturation d’un genre alors nouveau, appelé jazz. Nous avons là le Creole Jazz Band de King Oliver (CD1, et 14 titres du CD2), symbole d’une transition bien concrétisée entre brass band et ce qu’on appelle alors jazz-band. Puis, c’est la naissance du rôle de « soliste hot », attraction des orchestres de danse (ici, Fletcher Henderson) et une partie du « blues boom » animé par des chanteuses, plus ou moins de Vaudeville, auprès desquelles les souffleurs apprennent à imiter les inflexions vocales. Cette réédition offre « Chimes Blues », « Froogie Moore » avec Oliver (1923), « Everybody Loves My Baby » avec Clarence Williams’ Blues Five (1924) et “One of These Days” avec Fletcher Henderson (1924), indispensables à toute discothèque de jazz. Le Creole Jazz Band est l’un des orchestres les plus copiés à travers le monde, depuis le pseudo « revival » d’après guerre, parfois de façon experte. Il est bon de temps à autre de réécouter la source inspiratrice, ne serait-ce que pour s’imprégner des principes fondateurs du jazz que les théories fumeuses dans l’actualité ignorent volontiers. On redécouvre l’avance solistique initiale de la clarinette (Johnny Dodds : « Canal Street Blues », « Mandy Lee Blues », « High Society », « Buddy’s Habits », etc.), mais aussi les vrais débuts solistiquement jazz du cornet grâce à King Oliver (avec plunger : les « Dippermouth Blues », « Sweet Loving Man ») et surtout à Louis Armstrong (« Chimes Blues » gravé un jour avant le « Dippermouth Blues » de son maître). Beaucoup des caractéristiques du jeu de Louis Armstrong sont présentes dans son solo sur « Froggie Moore » (6 avril 1923) et les breaks de « Tears » (octobre 1923) : beau timbre, puissance, autorité. Il est un instrumentiste techniquement plus à l’aise que Joe Oliver (solos du King dans les « Mabel’s Dreams »). La batterie (Baby Dodds) est encore sous l’influence du ragtime (« Weather Bird Rag » qui sonne très répété, notamment le break à deux cornets) et le trombone (Honore Dutrey) aussi sobre qu’issu des harmonies (les « Snake Rag » dominés par les passages répétés à deux cornets, et « Jazzin’ Babies Blues » ou « Riverside Blues » - beau solo de Louis Armstrong). Le swing est déjà présent chez Oliver, Armstrong et Johnny Dodds, mais l’improvisation était le dernier de leurs soucis. Des évidences auditives doivent s’imposer d’elles-mêmes lorsqu’on passe du solide « New Orleans Stomp » par King Oliver au « Manda » par Fletcher Henderson gravé un an plus tard (seul le solo de Louis Armstrong est du parfait swing). Avec l’Orchestre Fletcher Henderson on a la preuve que sans la survenue du jazz, rien n’aurait différencié les bons instrumentistes des deux communautés séparées. On a aussi la preuve que Louis Armstrong, musicien complet, savait tout jouer (travail de section de trompette dont il est troisième pupitre qui dans l’ensemble est plus classique que jazz). Charlie Green (tb) est un excellent musicien (solo écrit de « Tell Me Dreamy Eyes »). Le contraste jeu straight versus solo hot est voulu et Louis Armstrong tient son rôle. L’effet est spectaculaire. A l’inverse de la production d’Oliver, celle d’Henderson fait ici l’objet d’une sélection (les faces où Armstrong prend un solo). Pour « How Come You Do Me Like You Do », seule la prise 1 est entière, les rares prises 2 et 3 (de la collection Irakli) sont des extraits regroupés (titre 18, CD 3). Il y a ici les faces de Louis Armstrong avec Ma Rainey (grand « See See Rider »), Virginia Liston, Eva Taylor, Alberta Hunter (alias Josephine Beatty) et Margaret Johnson (d’après l’exemplaire uné de Charles Delaunay : « Changeable Daddy of Mine » où Louis Armstrong se donne au fast fingering qui donnera une fraction de cadence pour « West End Blues ») et bien sûr le « Texas Moaner Blues » de Clarence Williams où Louis Armstrong et Sidney Bechet sont éblouissants (du jazz à maturité le 17 octobre 1924). L’amateur de jazz sérieux a déjà tout. Le néophyte a la chance de trouver là une édition facile d’accès d’une bonne qualité de repiquage.
Michel LAPLACE – JAZZ HOT




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