« Star au long cours » par Alsace
Star au long cours de la chanson française, Charles Aznavour était reconnu comme interprète dès les années 1950. Et il fut vite courtisé par les grandes vedettes de la chanson qui réclamaient les textes de ses chansons à succès. Chez Frémeaux & Associés, André Bernard fait revivre l’époque à travers des titres d’Aznavour chantés par Piaf, Juliette Gréco, Patachou, Dario Moreno ou Philippe Clay.
ALSACE
« Un parolier hors pair » par La Revue des Médiathèques et des Collections musicales
On oublie souvent que le talentueux crooner à la voix chevrotante, qui balade son succès depuis les années cinquante est aussi un parolier hors pair qui n’hésite pas à laisser entonner par d’autres ses plus grands succès. Jugez un peu. Juliette Gréco : Je hais les dimanches. Gilbert Bécaud : Donne-moi. Edith Piaf : Une enfant. Annie Cordy : La Bagarre. Marcel Amont : Sur la table. Reda Caire : Ma jeunesse. Etc… 43 titres plus ou moins rares interprétés par des artistes plus ou moins connus font de ce coffret de deux CDs un petit objet musical fort sympathique Lucas FALCHERO - LA REVUE DES MEDIATHEQUES ET DES COLLECTIONS MUSICALES
« Le Grand Charles » par Regards
En ce début des années cinquante, déjà reconnu, à défaut d’occuper les devants de la scène, Charles Aznavour s’avère une des plus prometteuses plumes, et donc les plus recherchées, de la chanson française. D’Edith Piaf à Eddie Constantine, en passant évidemment par Juliette Gréco, tous et toutes viennent s’abreuver à la source intarissable de son rafraîchissant talent. Ce double CD rassemble donc cette charmante et enjouée cohorte des premiers interprètes du jeune et presque grand Charles, avec ses légendes et ses fantômes du music-hall. MARTOV - REGARDS
« Les premiers accords d’Aznavour » par Marianne
J’ai reçu par la poste un album illustré portant le titre ronflant d’Histoire de la chanson française. J’y ai cherché un début, quelque chose comme « nos ancêtres les Gaulois… » Pourtant, dès les premières pages, il semblait clair que tout commençait dans les années 60, avec la vague yé-yé. A peine un bref chapitre d’introduction évoquait-il une poignée de précurseurs : Brel, Brassens ou Edith Piaf, quelques statues plantées dans le désert du passé. Quant à Charles Aznavour, il faisait ici figure de « crooner à la française », - comme si la dernière grande figure internationale du music-hall parisien ne pouvait être qu’une déclinaison locale de Dean Martin ou Frank Sinatra ! Autant l’avouer : j’ai bazardé cette anthologie orwellienne pour me pencher, avec davantage de profit, sur le nouveau trésor fourni par l’excellent label Frémeaux et Associés : un double CD intitulé Aznavour et ses premiers interprètes. Ce choix de chansons rassemblées par l’érudit collectionneur André Bernard est préfacé par l’artiste lui-même. On y comprend d’abord en quoi Charles Aznavour est un enfant de la chanson d’avant-guerre, celle de Maurice Chevalier qui lui donna envie de se lancer dans le métier quand il découvrit son 78-tours Donnez-moi la main, mam’zelle. Inspiré par ce maître, le jeune Charles pratiquera tous les petits métiers de la scène, des plateaux de cinéma aux revues de l’Alcazar. Cet apprentissage très concret explique, pour une part, l’aisance qu’il montrera bientôt, comme auteur, dans la chanson brillante faite pour le music hall : il en concocte pour Edith Piaf (Jézébel) et quantité d’autres vedettes aujourd’hui trop oubliées : Jacqueline François, Marjane, Patachou, Philippe Clay et son Noyé Assassiné. Ce don naturel se déploie également dans les refrains qu’il cosigne avec Gilbert Bécaud pour Dario Moréno (Me que, Me que) ou pour Bécaud lui-même. Dans les années 1946-1956, avant même d’accéder à la gloire d’interprète, Charles Aznavour devient ainsi l’un des auteurs-compositeurs les plus recherchés, aussi bien par le vieux Réda Caire que par le jeune Marcel Amont, ou par la reine du fado Amalia Rodriguez. Mais ce coffret nous rappelle également combien Aznavour a aimé l’autre grande lignée de la chanson d’avant-guerre : le style « swing » incarné par Charles Trenet. Le duo qu’il forme en 1948 avec Pierre Roche, sous le nom de « Roche et Aznavour » rappelle d’ailleurs, par son ton gamin et loufoque, celui constitué dans les années 30 par Charles Trenet et Johnny Hess. Ils gravent ensemble quelques perles à redécouvrir, comme Voyez, c’est le printemps, et en écrivent d’autres pour l’élégant Georges Ulmer – poète danois de la chanson française qui vaut à Charles Aznavour son premier succès avec J’ai bu, en 1946. Tour à tour poétique et divertissant, ce coffret vaut autant pour le plaisir musical que pour « la belle lumière de nos souvenirs » évoquée par le grand Charles à propos de ce temps où Paris, avec New York, était la seule capitale de la chanson ! Benoît DUTEURTRE - MARIANNE
« Charles Aznavour et ses premiers interprètes » par Phonoscopies
Auteurs-compositeurs-interprètes exceptés, a qui revient le succès d’une chanson ? Quelle est la part de Delanoè et Amade dans le succès de Bécaud ? Jusqu’au milieu des années 50, Aznavour était essentiellement un auteur-interprète, ses musiques étant signées Pierre Roche, Puis Gilbert Bécaud. Quelle forte impression ressentie, en 1955, à l’écoute de « Terre nouvelle » et du « Palais de nos chimères » !… Certes, la voix de celui de Jacques Chazot avait surnommé « Divin petit chanteur à la voix de bois », faisait débat… La carrière de cet artiste, commencer durant la guerre est d’autant plus admirable qu’il est un autodidacte. Ce florilège de 43 chansons est interprété par Jacqueline François, Piaf, Anny Gould, Constantine, Marie-José, Tohama, Marjane, L. Delyle… PHONOSCOPIES
« Non, je n’ai rien oublié » par Philosophie Magazine
Deux anciens amoureux se croisent. Ils ont été séparés dans leur jeunesse par le père de la jeune fille. « Non, je n’ai rien oublié… », déclare l’homme : j’ai écouté cette chanson d’Aznavour bien avant de m’intéresser à la philosophie de Walter Benjamin. Pourtant, le lien entre cette chanson qui date de 1971 et les idées développées par Benjamin dans ses thèses « sur le concept d’histoire » en 1940 m’est apparu de façon nette. La voix du chanteur, qui raconte un échec sentimental, et celle du philosophe juif allemand fuyant le nazisme et pris dans la tourmente de l’Histoire, bousculent, chacune dans son langage propre, la vision linéaire du temps. Devant la femme aimée, le héros ordinaire de la chanson comprend que contrairement à ce qu’il pensait, tout ne meurt pas « avec le temps que passe ». « Les souvenirs foisonnent » : la séparation obligée de jadis, ce que Benjamin nommerait le « passé opprimé », resurgit. Pour le philosophe, si le passé, objet de lutte et de conflits, incite souvent à une reproduction conformiste des choses, il peut aussi se transformer en étincelle d’émancipation. Mais pour Benjamin, le cours du monde est pourtant bel et bien socialement contraint. Chez Aznavour, l’oppression est incarnée par le père, garant des normes sociales et qui a pour sa fille « un mari choisi pour sa situation ». Benjamin nous invite à aller chercher dans le passé les voix recouvertes et oubliées des « vaincus », ces possibles émancipateurs perdus en chemin, afin d’ouvrir un autre avenir. « Et mon passé revient du fond de sa défaite », lance en écho Aznavour. Chez le chanteur, au moment exact où les anciens amants se rencontrent, le temps s’arrête. Ce moment « à-présent » est « arrêt et blocage du temps », selon les formules de Benjamin. La machine-temps, le « cours homogène de l’histoire », l’histoire reproduite, socialement conservatrice, est enrayée. Cette seconde où tout semble s’immobilisé contient la « chance révolutionnaire ». La brèche ouverte dans le temps répétitif de l’oppression ouvre un nouvel avenir. Il n’est donc pas question de faire un simple plongeon nostalgique dans un passé mort, mais bel et bien de saisir une opportunité pour imaginer un autre futur ensemble. « Si tu en as envie, si tu es disponible… » Propos recueillis auprès de Philippe CORCUFF par Elise NEBOUT / © PHILOSOPHIE MAGAZINE
Philippe Corcuff, sociologue et philosophe, proche de l’extrême-gauche, il enseigne à Science-Po Lyon et à l’université populaire de Lyon. Il a récemment publié Les Nouvelles Sociologiques (Armand Colin, 2007)
« Aznavour et ses premiers interprètes » par Tango Reporter
Habiendo debutado en teatro en 1933, cuenta la leyenda que Charles Aznavour se decidio a cantar despues de haber escuchado cantar a Maurice Chevalier la cancion Donnez-moi la main Man’zelle. En la década siguiente, al connocer al pianista Pierre Roche comenzo a escribirle las metras para sus canciones, fornando asi el duo « Roche et Aznavour ». Terminada la seconda Guerra, la amistad de Aznavour con Edith Piaf fue decisiva en su carrera al comenzar ella a imponer sus canciones. A la Piaf le siguieron las grandes figuras de la cancion francesa que incorporaron a su repertorio las composiciones que Aznavour les iba componiendo. Jacqueline François, Juliette Gréco, Gilbert Bécaud, Georges Ulmer, Lucienne Delyle, Eddie Constantine, Patachou, Marjane, Jean-Claude Pascal y muchos otros se sumaron a la lista de interpretes, todos incluidos en esta caja doble. Son de primera las versiones de C’est un gars, L’amour a fait de moi, Viens, Bal du faubourg, Je t’aime comme ça, Si je n’avais plus, Je voudrais, Sur la table, Mourir pour toi y las tres unicas cantadas por el mismo Aznavour : J’aime Paris au moi de mai, Poker y Après l’amour. Todo aquel que haya disfrutada las canciones de Aznavour, no puede dejar de tener este CD doble conteniendo 43 de sus tems cantados por los mejores interpretes de la cancion francesca, mas un folleto biografico profusamente ilustrado. TANGO REPORTER
"Un retour sur les débuts" par Radio Club
"Charles Aznavour est actuellement le grand et le plus ancien représentant de la chanson française dans le monde. Ce double CD fait un retour sur les débuts et surtout sur les artistes qui ont demandé des chansons à Charles Aznavour à une époque où il lui était difficile de s’imposer. Et le premier à l’avoir fait est Georges Ulmer avec « J’ai bu », chanson écrite avec Pierre Roche. Quelques mois plus tard ce seront Jacques Hélian (un autre Arménien) et Marie-José qui donneront des idées à Edith Piaf, aux Compagnons de la Chanson, à Lucienne Delyle, ou Gilbert Bécaud. Avec Bécaud, Aznavour va aller beaucoup plus loin, puisqu’ils écriront de nombreuses chansons ensemble. Ce CD regroupe 43 chansons signées Aznavour pour les paroles ou la musique et interprétées par des noms prestigieux comme Juliette Gréco, Patachou, Eddie Constantine, Jean-Claude Pascal, Marcel Amont ou Amalia Rodriguez."
par Alain STIEVENARD - RADIO CLUB
« Aznavour et ses premiers interprètes » par Le Magazine des livres
Il est parfois frustrant d’écouter les poètes de la chanson interprétés par d’autres. Souvent, les airs qu’on a aimés ne dégagent pas la même écume, le même parfum. Une voix différente, quelles que soient ses qualités, ne remplace pas l’original. Que Barbara entonne La complainte des filles de joie, et les mots n’ont pas le même sens. La chanson créée par Brassens a du charme pourtant, mais pour l’aimer il faut de multiples écoutes. Les éditions Frémeaux s’évertuent, depuis des années, à rendre disponible les enregistrements originaux, tombés dans le domaine public, d’artistes majeurs. Après l’intégrale Trenet, qui a permis de redécouvrir des succès d’avant-guerre du fou chantant et ses duos avec Johnny Hess, Charles « Aznavour et ses premiers interprètes » par Le Magazine des livres Aznavour est à son tour à l’honneur. Un double album rassemble 43 chansons interprétées par les gloires de l’après-guerre. Par la grâce d’un travail de recherche entrepris par André Bernard, Messire Charles se voit ainsi encadré par Juliette Gréco (troublant Je hais les dimanches, 1951), Philippe Clay (Le noyé assassiné, 1953), Patachou (Parce que, 1954), Gilbert Bécaud (Donne-moi, 1953). Jean Bertola, qui enregistra avec talent les chansons posthumes de Brassens, est à découvrir ici dans sa dégaine de crooner. La première chanson qu’écrivit Aznavour sur une musique de Pierre Roche, complice depuis 1942 et le « Club de la chanson », s’intitulait J’ai bu. Jusque-là le duo interprétait Piaf, Trenet, George Ulmer. Les jeunes gens eurent envie de mélodies plus swing. J’ai bu précéda de nombreux autres titres. Ulmer, justement l’enregistra en 1946, l’année de son plus grand succès, Pigalle. Le duo Roche et Aznavour se maintint jusqu’en 1950. Paradoxe : Aznavour l’autodidacte se sentait des ailes de poète, Roche le bachelier était, quant à lui, incapable d’aligner deux phrases. Il resta à la composition. A écouter le duo interpréter Voyez, c’est le printemps (1948), on constate que Ray Ventura et ses collégiens ne sont pas loin. Les années 50 voient percer derrière le parolier le musicien. Dès lors que le duo se défait – Roche, ayant épousé une chanteuse québécoise qui connaîtra le succès sous le nom d’Aglaé, décide de rester vivre à Montréal – Aznavour se découvre des talents de musicien. Il n’est du reste pleinement lui-même que lorsqu’il compose des mélodies. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter sa sœur Aïda chanter le superbe Sarah ou sa fille Seda entonner Les marins. Jean-Daniel BELFOND – LE MAGAZINE DES LIVRES
« Une affiche impressionnante ! » par Je Chante
« Tout comme les fleurs qui se fanent et meurent, les chansons ne vivent que si elles nous restent en mémoire. En les retrouvant avec leurs interprètes, notre cœur les emmènera faire un nouveau tour de piste dans la belle lumière de nos souvenirs », écrit Charles Aznavour en préface à cette compilation de ses premiers interprètes. Belle idée d’André Bernard que de rassembler sur un double CD 43 chansons d’Aznavour enregistrées par celles et ceux qui contribuèrent à faire sa renommée, l’interprète Aznavour ayant eu du mal à se faire accepter à ses débuts… André Bernard fait l’impasse sur les tout premiers interprètes d’Aznavour (Jacques Normand et Monique Leyrac au Québec, à la fin des années quarante) et axe son programme sur la « scène française » des années cinquante, si riche en talents singuliers. Côté dames : Edith Piaf, bien sûr, mais aussi Patachou, Juliette Gréco, Jacqueline François, Anny Gould, Dany Dauberson, Marie-José, Lisette Jambel, Lucienne Delyle, Tohama, Guylaine Guy (Ca), Claude Goaty (Si je n’avais plus), Léo Marjane, Maria Vincent (Aïe, je t’aime), Annie Cordy (La bagarre), Eliane Embrun (Sans ton amour), Amalia Rodriguez… Séda (Les marins, enregistré en 1974) et Aïda Aznavour (Sarah). Côté messieurs : Jacques Hélian et son orchestre, Les Compagnons de la chanson, Georges Ulmer, Francis Linel (L’amour a fait de moi), Philippe Clay, Jean-Louis Tristan (Sosthène), Jacques Pills, Dario Moréno, Eddie Constantine et Paulette Rolin (Deux pour aimer), Jean Bretonnière, Gilbert Bécaud, Paul Péri (Jezebel), Jean Bertola (Viens au creux de mon épaule), Andrex, Jean-Claude Pascal, Marcel Amont (Sur la table), Réda Caire (Sa jeunesse)…Une affiche impressionnante ! Des enregistrements connus, mais aussi des raretés, disponibles en CD pour la première fois. Double CD Frémeaux. Livret avec texte d’André Bernard, reproductions de partitions et « trombinoscopes » des artistes. JE CHANTE
« Un morceau d’histoire de la chanson » par Chorus
Les premiers pas d’Aznavour de 1946 à 1958, avec ou sans Pierre Roche et surtout pour divers interprètes, sont imprégnés du swing qui déferle sur la France à la Libération. Dans l’écriture, on sent un air de famille avec les chansons de Chevalier ou de Trenet. Mais il est intéressant de voir comment, partant du prêt-à-porter pour les répertoires un peu convenus, il arrive peu à peu à faire de l’Aznavour. C’est un morceau d’histoire de la chanson, avec les voix de Piaf, Gréco, Patachou, Clay, Marcel Amont ou celles moins attendues de Dario Moreno, Annie Cordy, Georges Ulmer, Amalia Rodrigues et tant d’autres. Ce coffret 2CD (43 titres, Frémeaux & Associés) nous offre aussi quelques déjà fort belles chansons comme « Sur ma vie », « Jezebel » ou « Sarah » par Aïda Aznavour, la sœur de Charles.
Par M.T. - CHORUS