Pierre MICHEL
Université d’Angers / Président de la Société Octave Mirbeau / Rédacteur en chef des Cahiers Octave Mirbeau
ESQUISSE BIOGRAPHIQUE
1848-1858. Le 16 février 1848, naissance à Trévières (Calvados) d’Octave-Marie-Henri Mirbeau. Son père, Ladislas-François, est officier de santé. Un an plus tard, la famille Mirbeau vient s’installer à Rémalard (Orne), où Mirbeau passe l’essentiel de sa jeunesse.
1859-1863. Pensionnaire au collège des jésuites de Vannes, il y passe quatre ans d’“enfer” et en est renvoyé dans des conditions plus que suspectes, évoquées dans Sébastien Roch.
1864-1869. Poursuit ses études, médiocres, à Rennes, puis à Caen, et, après son bac, s’inscrit à la Faculté de Droit de Paris. Il échoue à ses examens et mène à Paris une vie de plaisirs qui l’endette et l’oblige à rentrer à Rémalard.
1870-1872. Mort de sa mère. Il est mobilisé dans la garde mobile de l’Orne et tombe malade sans avoir participé à aucun combat. Accusé de désertion, il est innocenté.
1873-1876. Prolétaire de la plume, il devient secrétaire de Dugué de la Fauconnerie, ancien député bonapartiste de l’Orne, qui l’introduit à L’Ordre de Paris. Il y tient la chronique théâtrale et y publie des “Salons” sous pseudonyme.
1877-1878. Chef de cabinet du préfet de l’Ariège, puis directeur de L’Ariégeois, journal bonapartiste.
1879-1884. Collabore au Gaulois, à Paris-Journal, puis au Figaro, d’où il est chassé à cause de son pamphlet à scandale sur “Le Comédien”. Il rédige plusieurs volumes comme “nègre”. Il dirige un hebdomadaire de combat anti-opportuniste, et aussi antisémite, Les Grimaces, qui remporte un vif succès, mais ne dure que six mois.
1884-1885. Rongé par un amour dévastateur pour l’infidèle Judith, il se réfugie à Audierne, y passe sept mois, puis, de retour à Paris, décide d’entamer sa rédemption par la plume et de la mettre au service de ses idéaux esthétiques et politiques. Il devient l’ami et le chantre de Claude Monet et d’Auguste Rodin.
1886-1890. Publie sous son nom trois romans “autobiographiques” : Le Calvaire (1886), qui connaît un énorme succès de scandale, L’Abbé Jules (1888), premier roman dostoïevskien, et Sébastien Roch (1890), où il transgresse le tabou des prêtres violeurs d’enfants. Il collabore au Gil Blas, puis au Figaro et à L’Écho de Paris. Il épouse une ancienne actrice, Alice Regnault (1887).
1890-1897. Mirbeau entame ses grands combats esthétiques (il lance Maeterlinck, Gauguin, Van Gogh, Camille Pissarro et Camille Claudel) et politiques (il se rallie à l’anarchisme). Mais il traverse une grave crise morale (sentiment d’impuissance, neurasthénie, crise conjugale), dont témoigne son roman Dans le ciel (1893). Première de sa tragédie prolétarienne, Les
Mauvais Bergers, avec Sarah Bernhardt et Lucien Guitry (1897).
1895-1899. Participation très active à la bataille pour le capitaine Dreyfus : il rédige de véhéments articles dans L’Aurore, participe à de nombreux meetings, paie de sa poche l’amende de 7 525 francs (soit 22 500 euros !) à laquelle a été condamné Zola pour J’accuse. Représentation de L’Épidémie (1898). Parution du Jardin des supplices (1899).
1900-1902. Publication du Journal d’une femme de chambre (1900), qui fait scandale, mais connaît un énorme succès de ventes, et des 21 jours d’un neurasthénique (1901). Représentations du Portefeuille et de Scrupules (1902).
1903-1906. Triomphe européen de sa grande comédie de mœurs et de caractères, Les affaires sont les affaires, créée à la Comédie-Française en avril 1903. Académicien Goncourt, Mirbeau se bat pour donner le prix Goncourt à de jeunes écrivains méritants, dont il assure la promotion. Collabore six mois à L’Humanité de Jaurès, en 1904. Apporte son soutien à la révolution russe de 1905. Voyage beaucoup en automobile.
1907-1908. Publication de La 628-E8, qui fait scandale à cause des chapitres sur La Mort de Balzac (1907). Représentation de sa comédie Le Foyer à la Comédie-Française, au terme d’une longue bataille
1910-1917. Mirbeau est de plus en plus souvent malade et incapable d’écrire. C’est Léon Werth qui doit terminer sa dernière fiction, Dingo (1913), dont le héros n’est autre que son chien. Il est désespéré par la guerre. Il meurt le 16 février 1917. Le 19 février, Le Petit Parisien publie son prétendu “Testament politique”, fabriqué de toutes pièces par Gustave Hervé, ancien antimilitariste converti à l’ultra-nationalisme, avec la complicité d’Alice Mirbeau. Vaine protestation des amis de l’écrivain.
POUR EN SAVOIR PLUS
ŒUVRES D’OCTAVE MIRBEAU
• Romans : ses quinze romans, dont cinq parus sous pseudonyme, ont été publiés en trois gros volumes chez Buchet/Chastel, en 2000-2001, 4 000 pages. Il s’agit d’une édition critique réalisée par Pierre Michel. Ils sont aussi accessibles en ligne, sur le site Internet des Éditions du Boucher.
• Contes : 180 contes de Mirbeau ont été publiés en deux gros volumes, d’abord en 1990 à la Librairie Séguier, ensuite en 2000 aux Belles Lettres.
• Théâtre : Pierre Michel a publié une édition critique du Théâtre complet, en quatre petits volumes, chez Eurédit, en 2004.
• Chroniques :
- Ses chroniques esthétiques ont été recueillies dans Combats esthétiques, deux volumes, Séguier, 1993, 1 300 pages.
- Ses chroniques politiques et sociales sont réparties entre : Combats politiques, Librairie Séguier, 1990 ; Combats pour l’enfant, Ivan Davy, Vauchrétien, 1990 ; Lettres de l’Inde, L’Échoppe, Caen, 1991 ; L’Affaire Dreyfus, Séguier, 1991 ; Paris déshabillé, L’Échoppe, Caen, 1991 ; et L’Amour de la femme vénale, Indigo-Côté femmes, 1994.
- Ses chroniques littéraires sont recueillies dans ses Combats littéraires, l’Âge d’Homme, 2006, 700 pages.
• Correspondance : les deux premiers volumes de sa Correspondance générale, édités par Pierre Michel, ont paru à l’Âge d’Homme en 2003 et 2005, 1 900 pages. Deux volumes sont encore à paraître.
SUR OCTAVE MIRBEAU
Les principales études sont :
• Michel, Pierre, et Nivet, Jean-François, Octave Mirbeau, l’imprécateur au cœur fidèle, Librairie Séguier, Paris 1990, 1020 pages.
• Michel, Pierre (éd.), Octave Mirbeau, Actes du colloque d’Angers, Presses de l’Université d’Angers, 1992, 480 pages.
• Michel, Pierre, Les Combats d’Octave Mirbeau, Annales littéraires de l’Université de Besançon, 1995, 390 pages.
• Lair, Samuel, Le Mythe de la nature dans l’œuvre d’Octave Mirbeau, Presses de l’Université de Rennes, 2004, 340 pages.
• Michel, Pierre (éd.), Un moderne : Octave Mirbeau, Eurédit, Cazaubon, 2004, 286 pages.
• Michel, Pierre, Bibliographie d’Octave Mirbeau, Société Octave Mirbeau, 2006, 500 pages.
On peut les compléter par les quinze numéros déjà parus des Cahiers Octave Mirbeau (1994-2007), d’un total d’environ 5 000 pages. Un Fonds Octave Mirbeau, ouvert aux chercheurs, a été constitué à la Bibliothèque Universitaire d’Angers. Il comprend toutes les œuvres de Mirbeau en français, ses quelque 2000 articles, 150 traductions en plus d’une vingtaine de langues, tous les livres, toutes les études universitaires et tous les articles consacrés à Mirbeau. Un site Internet Octave Mirbeau, en 21 langues, donne accès à des centaines d’articles.
Pour adhérer à la Société Octave Mirbeau, qui donne droit à la livraison annuelle des Cahiers Octave Mirbeau, adresser un chèque de 31 euros (15,50 pour les étudiants) au siège social de la Société Octave Mirbeau, 10 bis, rue André Gautier - 49000 ANGERS.
Karin ViardAprès deux ans de conservatoire à Rouen, Karin Viard monte à Paris où elle suit les cours de comédie de Véra Gregh et Blanche Salant. Le public découvre le tempérament comique de cette jeune fille pulpeuse en 1989 dans Tatie Danielle d’Etienne Chatiliez et l’année suivante dans Délicatessen de Jean Pierre Jeunet. La critique salue bientôt la singularité d’une comédienne qui se métamorphose de film en film. A partir du milieu des années 90, la comédienne enchaîne les premiers rôles, ses compositions dans Fourbi de Tanner, Les randonneurs, la comédie à succès de Philippe Harel et -sur un mode plus sombre- Adultère – Mode d’emploi étant particulièrement remarquées. En 1999, elle s’impose comme une actrice de premier plan, grâce à deux rôles qui lui permettent de montrer l’étendue de son répertoire. Célibataire débordant d’énergie dans La Nouvelle Eve de Catherine Corsini, elle est une femme atteinte d’un cancer dans Haut les cœurs ! de Solveig Anspach, un rôle délicat qui lui vaut le César de la Meilleure actrice en 2000. Elle participe également à des comédies chorales telles que Reines d’un jour de Marion Vernoux, et Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc, pour lequel elle décroche un César du Meilleur second rôle féminin en 2002. Les années 2000 sont toujours aussi fastes pour Karin Viard qui enchaîne les premiers rôles, tout en alternant drames et comédies. Après la rafraîchissante comédie de Tonie Marshall France Boutique, elle fait brillamment face à Agnès Jaoui dans Le Rôle de sa vie. Suit le troublant Je suis un assassin dans lequel elle éprouve une attirance pour un tueur. Après l’adaptation de la pièce de théâtre de Josiane Balasko L’ex femme de ma vie, elle tourne L’enfer pour le jeune réalisateur bosniaque Danis Tanovic. Elle enchaîne en interprétant la femme de José Garcia dans Le Couperet de Costa-Gavras. En 2007, on la retrouve dans Les Ambitieux de Catherine Corsini et elle tourne pour la seconde fois sous la direction de Cédric Klapisch, Paris.
Ecouter LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE - OCTAVE MIRBEAU LU PAR KARINE VIARD (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.