“Takalar” n’est pas le premier témoignage réussi d’un rapprochement Orient-Occident. Mais la confrontation entre la voix travaillée et spontanée à la fois de Senem et le langage du jazz moderne nourri aux sources les plus vives de la création contemporaine que pratiquent ses interlocuteurs, est tout bonnement unique.
Arnaud Merlin - Trad magazine
Cet album fut le premier disque produit par Patrick Tandin à la création du Label La Lichère. Il devait l'année suivante organiser une session d'enregistrement à Istambul pour faire rencontrer le saxophoniste Français Sylvain Kassap avec le célèbre compositeur et percussionniste Okay Témiz "Septembre à Istambul". Ce dernier devait sortir deux ans après, l'album "Fis Fis Tziganes" couronné par toute la presse. Ce travail de production entre les cultures françaises et turques était encouragé par l'ancien premier ministre de turquie (Ecevit Bulent) connu aussi pour son oeuvre de poête. Ce travail de production encouragé par Senem Diyici donna à La Lichère l'opportunité de jouer son véritable rôle de producteur phonographique et de créateur de rencontres.
Patrick Frémeaux
Droits audio : la Lichère, label de Groupe Frémeaux Colombini SAS
"Takalar" Senem Diyci Sextet par Trad Magazine
“Takalar” n’est pas le premier témoignage réussi d’un rapprochement Orient-Occident. Mais la confrontation entre la voix travaillée et spontanée à la fois de Senem et le langage du jazz moderne nourri aux sources les plus vives de la création contemporaine que pratiquent ses interlocuteurs, est tout bonnement unique. Arnaud MERLIN, TRAD MAGAZINE
« Expérience très séduisante » par Centre Presse
Dans la revue « Trad Magazine », notre confrère Arnaud Merlin écrit « Takalar n’est pas le premier témoignage réussi d’un rapprochement entre Orient et Occident. Mais la confrontation entre la voix travaillée et spontanée à la fois de Senem et le langage du jazz moderne nourri aux sources les plus vives de la création contemporaine que pratiquent ses interlocuteurs, est tout bonnement unique ». On ne saurait mieux dire : l’écoute de ce disque étrange est une expérience très séduisante ! Ma chanteuse réussit à mélanger ses harmonies vocales les plus « décalées » avec le contexte du jazz européen. Dans le flot des mauvais produits « world music », il ne faut surtout pas laisser passer cette jolie réussite, fruit d’une collaboration approfondie entre les interprètes.
Christophe DESHOULIÈRES
« Un très beau disque » par Jazz Hot
C’est une jolie idée que d’avoir réédité en CD ce premier enregistrement de Senem Diyici qui, depuis 1998 (comme le temps passe !) hante les festivals de France et de Navarre. Cette chanteuse turque à la voix remarquable a eu l’idée de se faire accompagner par des musiques disons improvisées européennes et la rencontre de ces deux cultures, l’anatolienne (mais aussi l’istambouliote) et le française d’avant-garde donne un mélange fort plaisant à l’oreille. Les textes chantés sont, pour la plupart, d’obédience nettement progressiste (le titre éponyme est du grand poète Bülent Ecevit). Cela ferait gémir un islamiste, comme par exemple « Haydar haydar » (« La bouteille de la pudeur et de l’honneur/C’est moi qui l’ai brisée, ça ne regarde personne »). Écrit au XVe siècle, il montre qu’on n’évolue pas partout dans le même sens. Senem Diyici se régale à nous chanter cette joie de vivre, ces douleurs ressenties au plus profond de soi, les peines d’amour et les passions déchirantes. Les musiciens sont toujours au service de la voix de Senem Diyici et n’essaient pas de se pousser en avant. C’est un très beau disque.
Michel BEDIN – JAZZ HOT
« Sonorités nouvelles » par Écouter Voir
Celui qui ose une oreille non initiée peut se sentir, un temps, heurté par son audace. La contemporanéité des premières notes est affaire de goût que l’on prend, cependant, dès l’audition de l’encourageante et maternelle voix de Senim Diyici qui, comme une mère à son enfant farouche, par la douceur et la conviction de son ton, lui dirait : « Vas, écoute, n’aies plus peur, avance dans cette musique, laisse là te porter, je te soutiens… ». il faut savoir que le plus téméraire des deux n’est pas l’auditeur mais bel et bien le sextet qui conjugue avec conviction des genres qui jusqu’alors n’avaient pas vraiment tenté la rencontre, tels le chant traditionnel, le jazz, l’écriture actuelle occidentale. Ils sont domptés et se laissent mener subtilement dans des mouvements envoûtants et vertigineux qui tournent autour d’un centre assurant le permanent équilibre des structures. On se sent jeune funambule à qui l’on donne la main, assuré à ne pas se blesser à ces sonorités nouvelles et familièrement étrangères.
Candice VETROFF – ÉCOUTER VOIR
« Subtiles orchestrations » par Jazzman
La sortie de cet album vous était annoncée dans les Hot News d’un précédent numéro (JH n°461). La chanteuse Senem Diyici avait donc déjà attiré notre attention. Du jazz acoustique aux couleurs turques, il y avait bien de quoi attirer notre curiosité. Or, le résultat discographique est à la hauteur du projet. La fusion s’opère sans heurts et sans brusqueries, entremêlant harmonieusement la poésie âpre de la chanteuse aux subtiles orchestrations d’Alain Blesing. Toute l’équipe qui entoure Senem semble consciente du défi à relever et l’immense percussionniste Okay Temiz est là pour apporter sa contribution à la construction de l’édifice. Des thèmes traditionnels passés au crible d’un jazz de chambre nuancé, des interventions vocales en demi teinte, des phrases contrapuntiques plutôt évocatrices, une énergie féconde, cet enregistrement possède tous les atouts pour séduire ceux qui auraient pu émettre quelques doutes à son sujet. Une seule petite réserve à mentionner tout de même : dès que Senem Diyici cesse de chanter, les parties instrumentales sans vraiment retomber à plat, perdent de leur force et de leur urgence.
Noël BALEN – JAZZMAN