CD 1
1. Introduction 3’05
2. Le philosophe de la durée 6’44
3. Suivre l’ordre chronologique ? 3’59
4. Aller vers la philosophie morale 5’09
5. Prendre le temps d’approfondir 5’31
6. Les avantages de la rétrospection 4’57
7. La lecture à contretemps 6’45
8. Les Deux Sources de la morale et de la religion 7’15
9. Une morale close et une morale ouverte 2’37
10. Le tout de l’obligation 4’40
11. « Fair is foul and foul is fair » 5’28
12. Entre le clos et l’ouvert 5’34
13. L’instinct clos, l’émotion ouverte, la raison partagée 5’33
14. La religion 4’51
CD 2
1. Faire face à l’inquiétude 4’08
2. La religion comme réenchantement du monde 5’46
3. Le rôle du mystique 4’31
4. Religion statique et religion dynamique 4’52
5. Le Christ des Évangiles 3’21
6. Mystique et technique au XXe siècle 4’42
7. Introduction à L’Évolution créatrice 5’32
8. La vie est un élan 4’32
9. L’intelligence humaine 3’54
10. Dépasser la condition humaine 4’44
11. Conséquences métaphysiques positives 3’03
12. Les particularités de la vie 4’55
13. Pour relancer l’élan vital 5’52
14. L’univers créateur 6’30
CD 3
1. Introduction à Matière et Mémoire 4’50
2. L’architecture des livres 4’51
3. Base du rire et du rêve 5’00
4. Un traité du corps : le corps comme limitation 7’02
5. Le corps comme instrument d’action 4’21
6. La perception du monde 5’16
7. Le corps comme puissance de déformation 6’05
8. Les rêves et l’inconscient 5’32
9. Le corps comme puissance de sélection 7’57
10. Deux types de mémoires 5’08
11. La théorie du rire 4’46
12. Le sentiment du passé 2’43
13. La réalité du monde 5’20
14. Le mystère du temps 6’40
CD 4
1. L’Essai sur les données immédiates de la conscience 5’06
2. La subjectivité de la durée 5’57
3. Déformation du temps par l’espace 6’03
4. Le prisme des émotions 4’49
5. La question de l’intensité 2’22
6. Distinguer l’espace et le temps 4’43
7. La durée pure 5’09
8. La durée est conscience 4’33
9. Vers la liberté 3’23
10. L’acte libre 5’54
11. La Pensée et le Mouvant 5’20
12. Unité et diversité de la pensée de Bergson 7’29
13. Le Rire 4’03
14. Redécouvrir le sens de la vie 5’24
Henri Bergson est né en 1859 à Paris. Après une scolarité exceptionnelle, il est reçu à l’École normale supérieure, troisième d’une promotion historique dont le premier est Jean Jaurès ; puis, en 1881, à l’Agrégation de philosophie où, cette fois, il devance Jaurès. Il est alors nommé à Angers puis Clermont-Ferrand, où il restera cinq ans consacrés à la maturation d’une thèse, l’Essai sur les données immédiates de la conscience (publié en 1889). Bergson est nommé ensuite au lycée Henri-IV comme professeur de Première supérieure, où il enseignera de 1890 à 1898. En 1892, il se marie avec Louise Neuburger, cousine notamment de la mère de Marcel Proust qui est garçon d’honneur au mariage. Leur fille Jeanne naîtra l’année suivante, en 1893 : ses parents s’aperçoivent vite qu’elle est sourde et muette. En 1896, il publie son deuxième livre, Matière et Mémoire, et, deux ans plus tard, il est nommé à l’École normale supérieure où il n’enseignera que deux ans. Son enseignement n’y rencontre pas le succès rencontré avant (au lycée) ou après (au collège de France), si ce n’est pour quelques élèves enthousiastes, au premier rang desquels Charles Péguy. C’est l’époque de l’affaire Dreyfus, dans laquelle Bergson ne prend pas publiquement parti. Arrive 1900 : Bergson publie Le Rire. La même année, il est élu au Collège de France. C’est le début d’une notoriété élargie. En 1903, il publie dans la Revue de métaphysique et de morale un article manifeste intitulé « Introduction à la métaphysique ». Cet article, le premier à être traduit dans toutes les langues, est le point de départ du « bergsonisme » comme mouvement culturel. En 1907, Bergson publie L’Évolution créatrice : c’est « la gloire et même cette rallonge bizarre de la gloire qu’est la légende » (Thibaudet). C’est aussi la «querelle du bergsonisme » qui commence.
En 1914, Bergson, déjà élu à l’Académie des Sciences Morales et Politiques, est élu à l’Académie Française. Son élection a été marquée par une campagne de l’Action française (il est le premier académicien d’origine juive) : il ne peut être reçu tout de suite, en raison de la guerre, et ne le sera qu’en 1918, après cependant des discours de guerre nationalistes où il engage sa philosophie. Après un premier voyage en Espagne en 1916, il est envoyé aux États-Unis auprès du président Wilson et met toute son autorité au service de l’engagement militaire des États-Unis.
En 1919, Bergson publie un premier recueil d’essais et de conférences, L’Énergie spirituelle. En 1922, il est nommé président de la CICI (Commission Internationale de Coopération Intellectuelle), qui occupe dans la SDN tout juste fondée la place qu’occupe actuellement l’Unesco dans l’ONU. La même année, Bergson participe à un débat avec Einstein lors de sa venue à Paris. Cette discussion, le 6 avril 1922, laisse cependant l’impression d’un débat manqué et d’un malentendu. En 1928, Bergson reçoit le Prix Nobel de littérature au titre de l’année 1927. Deux ans plus tard, il est fait Grand-Croix de la Légion d’honneur. C’est en 1932, au moment où l’on ne l’attend plus, que le livre sur la morale et la religion paraît chez Alcan. Si Les Deux Sources de la morale et de la religion suscitent un immense débat, elles annoncent les malentendus qui vont affecter la compréhension de sa pensée.
En 1934, Bergson publie La Pensée et le Mouvant. Deux ans plus tard, il écrit son testament, qui sera dévoilé à sa mort. De fait, après avoir refusé tout privilège (dispense d’étoile jaune et, selon certains témoignages, titre d’« aryen d’honneur »), il quitte Paris, puis y revient et meurt le 3 janvier 1941. Ses derniers mots auraient été : « Messieurs, il est cinq heures, le cours est terminé ». À la suite de rumeurs sur sa conversion, la partie suivante du testament fut publiée par sa veuve :« Mes réflexions m’ont amené de plus en plus près du catholicisme où je vois l’achèvement complet du judaïsme. Je me serais converti si je n’avais vu se préparer depuis des années [...] la formidable vague d’antisémitisme qui va déferler sur le monde. J’ai voulu rester parmi ceux qui seront demain des persécutés. »
Frédéric WORMS est né le 30 janvier 1964. Ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie, il est actuellement professeur de philosophie moderne et contemporaine à l’Université Charles-de-Gaulle Lille III et Directeur du Centre international d’Étude de la Philosophie française contemporaine (CIEPFC) à l’Ecole normale supérieure (Paris). Il est également président de la Société des amis de Bergson, et directeur aux Presses Universitaires de France de deux collections : « Philosophie française contemporaine » et « Questions de soin », ainsi que de la première édition critique des Œuvres de Bergson (14 volumes parus entre 2007 et 2011, une dizaine de collaborateurs), et de la rédaction des Annales bergsoniennes (PUF, coll. «Épiméthée», cinq volumes parus, comité scientifique international).
Il est l’auteur des ouvrages suivants :
- Droits de l’homme et philosophie, Presses-Pocket, 1993, 2e ed CNRS Éditions 2009.
- Introduction à Matière et Mémoire de Bergson, PUF, coll. « Les Grands Livres de la philosophie », 1997.
- Bergson, biographie, deuxième partie (1918-1941), in Bergson, biographie par Philippe Soulez et F. Worms, Flammarion, coll. « Grandes biographies », 1997, 2e édition, PUF, coll. « Quadrige », 2002.
- Le Vocabulaire de Bergson, Ellipses, 2000, 2e édition en 2002.
- Bergson ou les deux sens de la vie, PUF, 2004, coll. « Quadrige » 2e éd 2013.
- La Philosophie en France au XXe siècle. Moments, Gallimard, coll. « Folio-Essais », Inédits, 2009, 2e éd 2010.
- Le moment du soin. À quoi tenons-nous ?, PUF, coll. « Éthique et philosophie morale », 2010.
- Revivre : éprouver nos blessures et nos ressources, Flammarion, « Sens propre », 2012.
- Soin et politique, PUF, coll. « Questions de soin », 2012.
- La vie qui unit et qui sépare, Payot, Manuels, 2013.
- Uber Leben und Beziehungen zwischen Lebewesen (Sur la vie et les relations entre les vivants), Merve Verlag, Berlin, 2013.
- (dir.) Les 100 mots de la philosophie, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2013.
Bergson, souvent étudié par bribes, connu pour son traité sur le rire ou quelques-unes de ses métaphores, mérite d’être compris, découvert ou redécouvert dans toute son ampleur.
Derrière son approche concrète, à la fois psychologique, sociologique et morale, on trouve une philosophie de la vie qui s’exprime avec ses contraintes et ses besoins, mais aussi dans sa profondeur individuelle et temporelle.
Les grands concepts de la philosophie bergsonienne comme la durée, l’élan vital, la mystique, la morale et la religion se trouvent expliqués avec simplicité par Frédéric Worms dans cet exposé tout en finesse.
Claude Colombini Frémeaux
Ecouter Henri Bergson expliqué par Frédéric Worms (livre audio) © Frémeaux & Associés / PUF 2013.