« Ce jazz intemporel respire le bonheur discret de jouer » par Jazz Magazine/Jazzman
« Nouveau quintette, donc, et nouvelle collection de timbres : ceux, délicatement entrelacés et joliment complémentaires de mesdames Besson, Hélary et Bonacina. « Grâce au travail sur les timbres effectué par la trompette et le saxophone et à l’usage fréquent des flûtes graves (alto en sol ou basse), nous obtenons un son parfaitement homogène et, à ma connaissance, unique dans sa distribution instrumentale », précise Didier Levallet dans le livret. On ne saurait mieux résumer l’apport de ces trois « voix croisées ». Car moins qu’une hasardeuse « touche féminine » - parlerait-on de « touche masculine » si Airelle s’appelait Aurélien, Sylvaine Sylvain et Céline Célestin ? -, ces trois instrumentistes donnent effectivement à ce disque tout son cachet. Restons dans la métaphore épistolaire et parlons du sceau du leader : grâce à des arrangements qu’on imagine mûrement réfléchis, il a idéalement donné la parole à son trio de souffleuses. Les canaliser sans les restreindre. (Derrière ses fûts, François Laizeau s’immisce tambours battants dans la conversation, et l’on ne saurait s’en plaindre.) Et comme le ramage se rapporte au plumage, certaines mélodies ne manquent pas de séduire et d’émouvoir : Antigone’s Choice, Sound Fiction ou Le Dur Désir De Durer. Ce jazz intemporel respire le bonheur discret de jouer, et réinvente une certaine idée du cool, personnifié par ces Miles, ces Gil et autres Gerry qui, jadis, lui donnèrent naissance – New York, fin des années 1940, toute une histoire dont de subtils échos résonnent dans ce disque sans faille.
Par Noadya ARNOUX – JAZZMAGAZINE/JAZZMAN
« La musique sonne, emporte, rebondit » par Jazzmagazine/Jazzman
« On parlera surtout du bonheur qui s'est dégagé du concert d'hier soir, avec son quintet : un moment très fort, très intense, qui réjouit tous ceux qui connaissent et aiment Didier Levallet. D'emblée la musique sonne, emporte, rebondit, elle est dansante, elle chante, elle swingue, c'est un bonheur de voir Didier Levallet lancer tout ça d'une main à la fois ferme et décontractée. (…) Des pièces comme Adélie et La Jetée, avec leur côté diablement bop, sonnent et même résonnent. (…) Oui la section de soufflantes a un son magnifique (un peu "west coast" en fait), oui quand elle prend un solo Céline Bonacina colore son baryton ou son alto de façon différente, oui Sylvaine Hélary séduit par son phrasé avec intelligence à la flûte alto et aux autres flûtes, oui Airelle Besson timbre admirablement. On n'était pas habitué à ça, il faut bien le dire, et c'est donc un signe très intéressant que ce "nouveau" bonheur d'écrire, de jouer, de rassembler, chez Didier Levallet. Ceux qui connaissent son oeuvre savent que ce n'est pas si nouveau en fait, mais qu'il parvienne à l'exprimer avec tant de simplicité fait plaisir. »
Par Philippe MEZIAT – JAZZMAGAZINE/JAZZMAN
« une dentelle de timbres richissime » par Libération
« Didier Levallet a composé à trois vents une dentelle de timbres richissime (trompette, saxophone baryton, flute). Les pointures (Airelle Besson, Céline Bonacina, Sylvaine Hélary) nous retournent les neurones. Car en filigrane de la perspective improbable présumée par la combinaison hétéroclite apparaît un langage totalement homogène. Le projet imaginé au gré de rencontres par le contrebassiste Didier Levallet, et l'écriture en adoration permanente, diffusent profondeur et unité. Les trois solistes et la section rythmique (le drive expérimenté de François Laizeau!) redistribuent, élèvent, transfigurent les lignes de fuite ouvertes par les compositions originales du leader (moins deux, Candide et Siegfried). Quant à son Dur Désir de Durer : du diamant ! »
Par Bruno PFEIFFER - LIBERATION
« Un sens aigu de la mélodie » par Le Journal de Saône et Loire
« Didier Levallet a un sens aigu de la mélodie qu’il met au service du jazz et de la musique improvisée depuis 45 ans. La contrebasse c’est sa vie, alors lorsqu’il a pris sa retraite de la direction de la scène nationale de Montbéliard il s’est empressé de remonter un quintet, « Voix croisées », avec des musiciens, dont trois femmes, qu’il apprécie : Airelle Besson, trompette, Sylvaine Hélary, flûte traversière et Céline Bonacina, saxophones, plus François Laizeau, batterie. Et Didier a jubilé vendredi soir au théâtre pour le 4e concert de son quintet tout entier consacré à la mélodie avec ses virtuoses des cuivres, en dialogue avec la section rythmique. Jamais on n’avait vu le directeur de jazz campus aussi détendu. Il était au cœur de ses compos avec des mélodies superbes, emmenées avec aisance par le quintet, rythmées avec brio par le grand François et le leader. Le dialogue a été constant et le bonheur permanent entre les interprètes qui se renvoyaient les notes, mêlaient leurs sons, leurs couleurs, pour le plus grand plaisir des 300 spectateurs ravis de leur soirée. »
Marc BONNETAIN - LE JOURNAL DE SAONE ET LOIRE
« Du diamant ! » par Jazz News
Pareille richesse de timbres (trompette, saxophone baryton, flûte), soufflés par de telles pointures (Airelle Besson, Céline Bonacina, Sylvaine Hélary) ferait danser un monastère. Et pourquoi pas ? Derrière la combinaison hétéroclite apparaît un langage totalement homogène. Le projet imaginé au gré des rencontres par le contrebassiste Didier Levallet, et son écriture en adoration permanente, diffusent en profondeur et unité. Les trois solistes de la section rythmique (François Laizeau, au drive expérimenté) redistribuent puis transfigurent les « ligne de fuite » (selon l’expression du leader) ouvertes par les compositions originales (hormis deux, « Candide » et « Siegfried »). Quant au « Dur désir de durer » : du diamant ! Bruno PFEIFFER – JAZZ NEWS
« Une formation unique, à la sonorité hors du commun » par Citizen Jazz
« Sept années après l’enregistrement de « Songes, Silences », Didier Levallet recrée un quintet d’exception. Si le socle rythmique, composé de lui-même et du batteur François Laizeau, reste le même, et si la trompettiste Airelle Besson est toujours présente, deux nouvelles personnalités rencontrées ou retrouvées entre-temps viennent compléter l’effectif : Sylvaine Hélary aux flûtes et Céline Bonacina aux saxophones. Comme il l’a montré au fil de sa carrière, par exemple lorsqu’il dirigea l’ONJ entre 1997 et 2000, Didier Levallet a la singulière faculté de mêler les générations et les personnalités, et ce pour aboutir à une grande homogénéité musicale. Voix croisées atteint ce fragile point de stabilité en faisant cohabiter une écriture d’une précision chirurgicale et de vastes espaces d’improvisation. Ici, les thèmes sont fréquemment exposés par les trois voix mélodiques avec un timbre inouï – au sens propre –, comme sur le morceau d’ouverture, « Antigone’s Choice », dont la construction est toute théâtrale : la douceur initiale, illustrée par de lentes nappes mélodiques, fait place à un ostinato rythmique dont la signature à cinq temps permet à Airelle Besson de sortir de ce cadre structuré pour laisser libre cours à ses digressions improvisées. Néanmoins, la composition et les arrangements savent parfois s’effacer discrètement pour révéler une ouverture imprévisible (« Candide »). Lorsque, à mi-album, l’oreille se familiarise avec ce type d’écriture, Levallet sait la surprendre à nouveau avec « La jetée », be bop survitaminé parcouru de riffs nerveux où Céline Bonacina peut se lancer dans un mémorable solo de baryton, comme si sa vie en dépendait. Rares sont les disques qui procurent simultanément tension et apaisement, et où se côtoient d’aussi près l’ordre et la liberté, l’urgence et la quiétude. Cette formation unique, à la sonorité hors du commun - notamment grâce au contraste entre les saxophones alto et baryton, d’une part et d’autre part les flûtes graves -, permet au contrebassiste de se consacrer une fois de plus, grâce à la pierre philosophale de la composition, à l’alchimie dont il a le secret. »
Par Arnaud STEFANI – CITIZEN JAZZ
« Unpredictable improvisations » by The New York City Jazz Record
[…] Voix croisées, a studio date by the Didier Levallet Quintet, is another bassist-led outfit, sans piano or guitar, with a district timbral thumbprint, here created by the unique frontline combination of Airelle Besson’s trumpet, Sylvain Hélary’s alto and soprano flutes and Céline Bonacina’s baritone and alto saxophones, underpinned by François Laizeau’s drums. Levallet’s compositions and arrangements nod to the classic « Cool School », subduing rhythmic and tonal variation in favor of lush choral textures with subtly weaving counterlines. Hélary’s darting und unpredictable improvisations add much to the color and chemistry of the effort […] . Tom GREENLAND – THE NEW YORK CITY JAZZ RECORD
« Cet album est une grande réussite » par Djam
« Le nouveau quintet de Didier Levallet, à la contrebasse, démontre que l’on peut obtenir un alliage de timbres tout à fait achevé avec une formation originale : contrebasse, batterie, saxophone, trompette et flute. Une certaine tranquillité, voilà ce qui premièrement pourrait se dégager. La musique n’est pas particulièrement lente et dans chaque morceau il y a des moments de véritables agitations. Si elle est tranquille c’est plutôt par la manière dont les choses suivent leur cours. L’album s’ouvre sur le morceau « Antigone’s choice ». Après une introduction, la contrebasse lance un ostinato affirmé. On se sent immédiatement bercé et particulièrement bien en la présence du timbre chaleureux. La trompette, le saxophone et la flute s’ajoutent et construisent en avançant parallèlement des lignes sinueuses. Ils déploient un riche matériau mélodique que l’on retrouve dans tout l’album. Les improvisations prennent place au sein d’arrangements d’une grande précision. C’est sûrement cette impression que donne les musiciens de toujours savoir où ils vont qui contribue à donner à la musique ce caractère apaisé. Dans « Candide », la basse lance aussi un ostinato terriblement groovant. Tous les musiciens semblent alors avancer de concert pendant que la flute livre ses facéties, s’écarte de la ligne principale pour y revenir finalement, sans se presser. Oui, cet album est une grande réussite. Les musiciens sont parvenus à nous offrir cette musique tout à la fois détendue mais aussi emprunte de ce que l’on pourrait appeler le style, cette manière de ne pas être trop sage dans ce que l’on fait mais de toujours le faire bien. »
Par Thomas CAVALAN – DJAM LA REVUE
« La grande réussite de Voix Croisées » par Politis
Depuis de début des années 1970, le contrebassiste Didier Levallet a multiplié les expériences au fil desquelles il a inventé et affiné une écriture originale, indissociable de la pratique de l’improvisation libre. Puis, en 2001, il accepte la direction de la scène nationale de Montbéliard, l’Allan. « Pour moi, confie-t-il, c’était ouvrir le capot et regarder un peu le moteur : apprendre, moi, musicien, de l’expérience des gens de théâtre, de danse, de cirque, comprendre comment ils « habitent » un lieu, mais aussi faire travailler des musiciens avec un outil dont ils n’ont pas l’habitude. J’en tire la conclusion que le postulat de Malraux – on met les gens en face de l’œuvre d’art et l’éblouissement se produit – ne marche pas à tous les coups. Ce n’est pas tellement une question d’argent : l’accompagnement politique est insuffisant pour qu’un dynamisme sociétal s’exprime là-dessus. »
En dépit des charges qu’entraîne la direction d’un tel établissement, Didier Levallet ne cesse de faire de la musique, il compose et surtout pratique l’improvisation libre avec de vieux complices. Pour le festival de Nevers, il réunit en 2004 un groupe dans lequel figurent la jeune trompettiste Airelle Besson, qui l’impressionne par son aisance et la grâce de son jeu, et le batteur François Laizeau, précis, musical, doté d’un très beau son. Lorsque Didier Levallet quitte Montbéliard en 2011, il sait que c’est autour de ces deux musiciens qu’il va organiser son nouvel ensemble. Il décide d’y ajouter la flûtiste Sylvaine Hélary, artiste aux curiosités insatiables, et retrouve la saxophoniste baryton Céline Bonacina, jazzwomen à la formation classique. La réunion de ces trois souffleuses tient avant tout à leur personnalité musicale. « J’ai choisi des personnes plus que des instruments. Le fait que ce soit des femmes est accidentel. Ce sont trois individualités différentes, mais on ne peut nier qu’elles introduisent une sensibilité féminine - chacune la sienne – dans leur musique. Il se trouve que cela constitue un orchestre inhabituel avec trois femmes au premier plan. Cela correspond à l’avènement d’une génération de musiciennes très talentueuses, mais il n’est pas question d’en faire un fonds de commerce. » Ce choix humain et musical présentait un défi : faire chanter ensemble des instruments qui ne sont pas ordinairement associés. Les qualités instrumentales et l’ouverture musicale ont permis de surmonter les difficultés et, surtout, ont donné à Didier Levallet la plus grande liberté pour écrire une musique inouïe. Les cinq membres de cet ensemble ont pratiqué tous les genres de musique. Ils possèdent une vaste gamme de timbres et évoluent confortablement dans tous les registres de leur instrument. Didier Levallet a conçu pour eux des arrangements à la fois doux et puissants, mettant en valeur des phrases longues, contournées, qui retiennent l’oreille parce qu’elles possèdent un sens de la direction sans que celle-ci ne soit dévoilée avant l’arrivée. La grande réussite de « Voix croisées » est que les combinaisons de timbres, les harmonies riches et pulpeuses, les mélodies au chant insolite sont dotées d’une ardeur jubilante par une conduite de la phrase qui doit autant à la qualité des partitions qu’au talent des improvisateurs. Une des compositions de Didier Levallet tire son titre d’un recueil de Paul Eluard : « Le dur désir de durer » ; « Voix croisées » illustre à merveille un vers de « Notre Mouvement » : « le long plaisir pourtant de nos métamorphoses ».
Par Denis-Constant MARTIN – POLITIS
« Un sens aigu de la mélodie » par Le Journal de Saône et Loire
« Didier Levallet a un sens aigu de la mélodie qu’il met au service du jazz et de la musique improvisée depuis 45 ans. La contrebasse c’est sa vie, alors lorsqu’il a pris sa retraite de la direction de la scène nationale de Montbéliard il s’est empressé de remonter un quintet, « Voix croisées », avec des musiciens, dont trois femmes, qu’il apprécie : Airelle Besson, trompette, Sylvaine Hélary, flûte traversière et Céline Bonacina, saxophones, plus François Laizeau, batterie. Et Didier a jubilé vendredi soir au théâtre pour le 4e concert de son quintet tout entier consacré à la mélodie avec ses virtuoses des cuivres, en dialogue avec la section rythmique. Jamais on n’avait vu le directeur de jazz campus aussi détendu. Il était au cœur de ses compos avec des mélodies superbes, emmenées avec aisance par le quintet, rythmées avec brio par le grand François et le leader. Le dialogue a été constant et le bonheur permanent entre les interprètes qui se renvoyaient les notes, mêlaient leurs sons, leurs couleurs, pour le plus grand plaisir des 300 spectateurs ravis de leur soirée. »
Marc BONNETAIN - LE JOURNAL DE SAONE ET LOIRE
« Du diamant ! » par Jazz News
Pareille richesse de timbres (trompette, saxophone baryton, flûte), soufflés par de telles pointures (Airelle Besson, Céline Bonacina, Sylvaine Hélary) ferait danser un monastère. Et pourquoi pas ? Derrière la combinaison hétéroclite apparaît un langage totalement homogène. Le projet imaginé au gré des rencontres par le contrebassiste Didier Levallet, et son écriture en adoration permanente, diffusent en profondeur et unité. Les trois solistes de la section rythmique (François Laizeau, au drive expérimenté) redistribuent puis transfigurent les « ligne de fuite » (selon l’expression du leader) ouvertes par les compositions originales (hormis deux, « Candide » et « Siegfried »). Quant au « Dur désir de durer » : du diamant ! Bruno PFEIFFER – JAZZ NEWS
« Une formation unique, à la sonorité hors du commun » par Citizen Jazz
« Sept années après l’enregistrement de « Songes, Silences », Didier Levallet recrée un quintet d’exception. Si le socle rythmique, composé de lui-même et du batteur François Laizeau, reste le même, et si la trompettiste Airelle Besson est toujours présente, deux nouvelles personnalités rencontrées ou retrouvées entre-temps viennent compléter l’effectif : Sylvaine Hélary aux flûtes et Céline Bonacina aux saxophones. Comme il l’a montré au fil de sa carrière, par exemple lorsqu’il dirigea l’ONJ entre 1997 et 2000, Didier Levallet a la singulière faculté de mêler les générations et les personnalités, et ce pour aboutir à une grande homogénéité musicale. Voix croisées atteint ce fragile point de stabilité en faisant cohabiter une écriture d’une précision chirurgicale et de vastes espaces d’improvisation. Ici, les thèmes sont fréquemment exposés par les trois voix mélodiques avec un timbre inouï – au sens propre –, comme sur le morceau d’ouverture, « Antigone’s Choice », dont la construction est toute théâtrale : la douceur initiale, illustrée par de lentes nappes mélodiques, fait place à un ostinato rythmique dont la signature à cinq temps permet à Airelle Besson de sortir de ce cadre structuré pour laisser libre cours à ses digressions improvisées. Néanmoins, la composition et les arrangements savent parfois s’effacer discrètement pour révéler une ouverture imprévisible (« Candide »). Lorsque, à mi-album, l’oreille se familiarise avec ce type d’écriture, Levallet sait la surprendre à nouveau avec « La jetée », be bop survitaminé parcouru de riffs nerveux où Céline Bonacina peut se lancer dans un mémorable solo de baryton, comme si sa vie en dépendait. Rares sont les disques qui procurent simultanément tension et apaisement, et où se côtoient d’aussi près l’ordre et la liberté, l’urgence et la quiétude. Cette formation unique, à la sonorité hors du commun - notamment grâce au contraste entre les saxophones alto et baryton, d’une part et d’autre part les flûtes graves -, permet au contrebassiste de se consacrer une fois de plus, grâce à la pierre philosophale de la composition, à l’alchimie dont il a le secret. »
Par Arnaud STEFANI – CITIZEN JAZZ