Quincy Jones, formidable conducteur d’orchestre, arrangeur et trompettiste, décide à même pas 26 ans de venir s’installer à Paris, qui voue alors un véritable culte pour le jazz.
Élève de Nadia Boulanger, il fréquente le tout Saint- Germain-des-Près, travaille pour Eddie Barclay et dirige des enregistrements d’Henri Salvador et des Double Six, qui consacrent un album entier à ses compositions.
Avec l’aide de Frank Ténot et Daniel Filipacchi, il monte en 1960 son propre Big Band avec 17 musiciens américains, l’aventure sera courte malgré la grande qualité artistique de l’ensemble.
Un live qui témoi gne de toute la vitalité et du génie du jeune orchestrateur, qui deviendra en quelques années une figure incontournable de la musique populaire du XXe siècle et le plus grand producteur de la pop music, avec son légendaire interprète, Michael Jackson.
Patrick FRÉMEAUX
La collection Live in Paris, dirigée par Michel Brillié, permet de retrouver des enregistrements inédits (concerts, sessions privées ou radiophoniques), des grandes vedettes du jazz, du rock & roll et de la chanson du XXe siècle. Ces prises de son live, et la relation avec le public, apportent un supplément d’âme et une sensibilité en contrepoint de la rigueur appliquée lors des enregistrements studios. Une importance singulière a été apportée à la restauration sonore des bandes, pour convenir aux standards CD tout en conservant la couleur d’époque.
Patrick FRÉMEAUX & Gilles PÉTARD
« De très grands moments musicaux » par Le Quotidien du médecin
« Après New York, Paris est la deuxième capitale du jazz. Mais pas seulement… Miles Davis, Quincy Jones, Georges Brassens enregistrés en concert dans les années 1950 et 1960. (…) La même année, le trompettiste Quincy Jones, âgé de 27 ans, qui est déjà chef d’orchestre et arrangeur mais pas encore l’immense producteur d’aujourd’hui, se retrouve à Paris à la tête d’un big band… sans travail à la suite de la rupture d’un engagement dans un musical. Une fois de plus, le duo Ténot-Filipacchi est sollicité et permet à ces musiciens – notamment la tromboniste Melba Liston, le saxophoniste-alto Phil Woods et le trompettiste Clark Terry, parmi les plus connus – d’entrer en studio pendant trois jours et de donner un concert en direct à l’Olympia. De très grands moments musicaux dans la longue carrière de celui qui allait devenir M. Q. et qui se retrouvent dans « Quincy Jones - 5-7-9 mars/19 avril » (double CD, Frémeaux & Associés).
Par Didier PENNEQUIN – LE QUOTIDIEN DU MEDECIN
« La légende de Q peut commencer » par Jazz News
Quincy Jones n’avait pas encore fêté son 27e anniversaire qu’il avait été, cette année-là, engagé par l’auteur, compositeur et interprète Johnny Mercer afin de roder en Europe le score de « Free and Easy », comédie musicale supposée conquérir Broadway. Le périple à travers l’Europe s’apparenta à un désastre pécuniaire, mais il fut sanctionné, sous l’égide de Franck Ténot et Daniel Filipacchi, par un une série de concerts (confidentiels dans l’enceinte du studio Barclay ; bien plus courus à l’Olympia) propres à réconforter Jones. D’autant qu’il avait été en capacité d’aligner une remarquable cohorte de dix-huit jeunes loups. Benny Bailey et le solaire Clark Terry mènent la section des trompettes, Jimmy Cleveland tient le trombone et, venu de sa Suède d’adoption, Joe Harris s’est invité derrière les fûts. Les Spann fait entendre un son de flûte à la raucité étonnamment contemporaine. On éprouvera surtout la plus extrême affection pour la prestation d’un jeune trentenaire que tout le monde s’arrache, de Dizzy Gillespie à Thelonious Monk, le saxophoniste alto Phil Woods. Le répertoire (« Moanin’ » de Bobby Timmons, « Doodlin’ » emprunté à Horace Silver, ou « Blues in the Night » chipé à Johnny Mercer) permet aux solistes de briller. L’ancien élève de Nadia Boulanger, orchestrateur d’Henri Salvador, traverse la France des « événements » d’Algérie en élaborant sa vie d’homme noir, et d’artiste : la légende de Q peut commencer à dérouler ses fastes.
Par Christian LARREDE – JAZZ NEWS
« Particulièrement efficaces » par Classica
Quelle bonne idée que celle d’éditer les enregistrements que fit Quincy Jones à Paris avec son grand orchestre en mars et avril 1960 dans les studios parisiens devant un public choisi et à l’Olympia. Ce véritable all-stars où figurent entre autres Phil Woods, Budd Johnson, Jérôme Richardson et Clark Terry explose littéralement, phalange de premier ordre, soudée, volcanique, aux arrangements soignés, particulièrement efficaces (Doodlin’, Bith Of A Band) qui rappelle ce que fut ce temps des grandes formations et l’impact émotionnel qu’immanquablement, comme celle-ci, elles causaient (CHOC). CLASSICA
« Des moments épiques… » par Le Monde
Bien avant d’être le producteur réputé de Michael Jackson, le trompettiste, chef d’orchestre et arrangeur américain Quincy Jones a été un homme du jazz, à partir du début des années 1950. Avec Lionel Hampton ou Dizzy Gillespie, arrangeur pour Sarah Vaughan, Dinah Washington ou Count Basie. En 1960, il est à Paris, avec un big band impressionnant. Au sein des pupitres on trouve notamment Clark Terry et Benny Bailey aux trompettes, Phil Woods et Sahib Shihab aux saxophones, Jimmy Cleveland et Quentin Jackson aux trombones, Buddy Catlett, ami d’enfance de Quincy Jones à la contrebasse. Le présent double CD compile des concerts de l’orchestre. Une partie au Barclay Hoche Studio, transformé en club de jazz ouvert au public et une autre à l’Olympia. L’orchestre est en grande forme et, si le répertoire ne manque pas de moments épiques dans lesquels les solistes sont aux avant-postes, on s’attachera surtout ici aux arrangements soyeux de Jones, marqués par son intérêt pour la musique impressionniste – Il reprend d’ailleurs un thème de Debussy.
Par Sylvain SICLIER – LE MONDE
“For those who enjoy a blend of youth and experience” par Blues & Rhythm
Quincy Jones – ex Lionel Hampton and Dizzy Orchestras and a close friend of Ray Charles, lived in Paris in the late ‘50s, and at the time of ‘Live In Paris’ he was desperate to keep his eighteen-piece big band together. Consequently the bulk of the material here was recorded live at Barclay Hoche Studio (a large hall), with the first four tracks of the second CD from a performance at the Olympia Theatre, Sidemen included the likes of trumpeters Clark Terry and Benny Bailey, Phil Woods and Budd Johnson on saxes, trombonists Quentin Jackson and Melba Liston, and many others, with the repertoire reflecting this blend of youth and experience. Standards like ‘Air Mail Special’ and ‘Lester Leaps In’ sit nicely alongside (then) more modern items like ‘Moanin’, ‘Doodlin’, Horace Silver’s ‘The Preacher’ and some of Quincy’s own compositions. Hard bop, big band swing, show tunes and soul-jazz all vie with each other, and there are six ‘alternate bonus concert tracks’. Very much of its time, but those who enjoy Ray Charles’ jazz recordings will find much here that sounds familiar.
Par Norman DARWEN – BLUES & RHYTHM
« Quatre séances d’anthologie » par Jazz mag Jazz man
L’histoire rocambolesque de ces faces mériterait une nouvelle. En 1959, Quincy est de retour à Paris afin de roder la comédie musicale d’Harold Arlen et Johnny Mercer Free and Easy, avant de la présenter à Broadway. Il saute sur l’occasion pour réunir « un orchestre de rêve, les Nations Unies du jazz, l’association des meilleurs musiciens et magnifiques êtres humains que j’ai jamais connus ». Parmi eux, le tromboniste Quentin Jackson et son ami et premier professeur de trompette Clark Terry quittèrent Duke pour se joindre à l’aventure. Il s’arrêta au bout de six semaines, faute de public. Paris, en pleine guerre d’Algérie, vivait plus au rythme des attentats et de ratonades qu’à celui du swing. Daniel Filipacchi et Franck Tenot volèrent au secours de l’orchestre en finançant quatre séances d’anthologie. Fidèle aux bases de Basie, Quincy y déroule un tapis roulant, souple comme du cuir, laineux comme une moquette, qui avance imperturbablement sous les blocs coupants des cuivres et la vague cotonneuse des saxophones, le tout propulsé par une rythmique de haute précision. Du grand art ! Assistant aux répétitions, Count prévient « Q » : « Ne t’avise pas de ramener ce big band aux Etats-Unis, à moins que tu cherches à me scier la branche… » La suite est une errance épique et picaresque dans toute l’Europe à la recherche du moindre gig susceptible de nourrir cet orchestre damné. « J’ai finalement jeté l’éponge. A vingt-six ans, j’avais l’impression d’en avoir cinquante. » Ses sessions parisiennes, en revanche, n’ont aujourd’hui pas pris une ride.
Par Pascal ANQUETIL – JAZZ MAG JAZZ MAN
"Mission splendidement accomplie" par Télérama
Terminons l’année par un grand plongeon en arrière : Quincy Jones et son big band en concert au printemps 1960. Nous y étions. Assuré d’être témoin d’un moment de l’histoire du jazz. Sur Europe n°1, grâce à Frank Ténot et Daniel Filipacchi, on pouvait assister pour rien au studio Barclay, avenue Hoche, à des concerts-répétitions d’un nouveau grand orchestre où brillaient des stars comme Clark Terry à la trompette et Phil Woods au saxophone alto. On avait entendu cet orchestre dans la comédie musicale Free and aesy, de Harold Arlen et Johnny Mercer, qui avait fait un flop retentissant à l’Alhambra pour cause de guerre d’Algérie et d’insécurité dans les rues. Les gentlemen de cet orchestre en profitaient pour taper le bœuf en petite formation au Chat-qui-pêche, petite boîte géniale en plein Quartier latin. Aujourd’hui que Quincy Jones est devenu l’un des piliers extravagants de la pop music, on en sait un peu davantage. Il était venu à Paris, tout juste âgé de 26 ans, pour étudier avec Nadia Boulanger. Elle lui avait conseillé d’orchestrer le jazz. Barclay l’avait engagé comme directeur musical ; il avait arrangé des morceaux pour Henri Salvador. A présent, il s’agissait de montrer son savoir-faire en artiste à la tête d’un big-band dans le grande tradition illustrée par Count Basie. Mission splendidement accomplie, comme en témoignent ces enregistrements live au studio Hoche et à l’Alhambra. Ces beaux messieurs (et deux dames : Pattie Brown au piano, Melba Liston au trombone) swinguent comme des bienheureux. Si vous ne craquez pas en écoutant Clark Terry jouer I’ll remember Clifford, sachez-le, vous êtes perdu pour le jazz. Michel CONTAT-TELERAMA
« Un véritable all-stars » par L’Express
Quelle bonne idée que celle d’éditer les enregistrements que fit Quincy Jones à Paris avec son grand orchestre en mars et avril 1960 dans les studios parisiens devant un public choisi et à l’Olympia. Ce véritable « all-stars » où figurent entre autres Phil Woods, Budd Johnson, Jerome Richardson et Clark Terry explose littéralement, phalange de premier ordre, soudée, volcanique, aux arrangements soignés, particulièrement efficaces (« Doodlin’ », « Birth of a Band ») qui rappelle ce que fut ce temps des grandes formations et l’impact émotionnel qu’immanquablement, comme celle-ci, elles causaient.
Par L’EXPRESS
« Le big band allie la fantaisie, la bonne humeur à l'efficacité » par Médiapart
« A la vitesse d'un cheval au galop dans les rues de Paris: Quincy Jones. Le double-album qui paraît ces jours-ci donne l'aperçu de ce que les américains pouvaient offrir en 1960. Un brin désargenté, le compositeur et trompettiste cherchait le moyen de relancer sa carrière. En ce temps-là, dominait parmi les mélomanes de France l'idée que le jazz est un genre majeur et les jazzmen noirs des artistes aussi respectables que Beethoven et Ravel. Quincy Jones et son orchestre ont gravé trente pièces de musique. Frank Ténot et Daniel Fillipachi, jeunes gens entreprenants, ont produit l'enregistrement pour le label d'Eddy Barclay. Dans le grand studio de l'avenue Hoche, dont il suffisait de prononcer le nom pour qu'aussitôt le prestige et le confort tiennent la première place dans une phrase, le big band allie la fantaisie, la bonne humeur à l'efficacité. Un style ici s'affirme: Jones a le sens public. Un samedi, quoi de plus dynamique? »
Par Frédérick CASADESUS – MEDIAPART
« C’est un must !!! » par Soul Bag
En 1959, Quincy Jones, trompettiste, chef d’orchestre et arrangeur, vient à Paris diriger le big band d’une nouvelle comédie musicale, « Free ans Easy ». La première a lieu le 15 janvier 1960 au théâtre de l’Alhambra. Les représentations sont programmées pour deux mois, malheureusement le public n’étant pas au rendez-vous, le spectacle s’arrête au bout de six semaines. Afin de continuer à faire vivre le big band, Franck Ténot et Daniel Filipacchi lui louent le grand studio Barclay, pendant une semaine, pour le transformer tous les soirs en club ouvert. Désormais disponibles ici, les extraits de ces prestations enregistrées les 5, 7 et 9 mars 1960 sont d’une bonne qualité sonore. Dans une ambiance détendue, Quincy, d’une main de maître, nous offre une sublime relecture très étirée des trois albums qu’il a récemment enregistrées pour le label Mercury. Il est assisté par un casting de dix-huit musiciens exceptionnels qui s’expriment tous avec virtuosité. Si, entre autres, les saxophonistes Budd Johnson et Phil Woods sont au somment d’un swing à l’état pur, c’est le trompettiste Clark Terry qui, dans une version vocale irrésistible de « Dooddlin » décroche la palme. Après un mois de tournée européenne chaotique, l’orchestre passe à l’Olympia à Paris le 19 avril et cette fois ci le public est là. Quatre titres enregistrés ce soir-là témoignent de cette musique qui ne cesse de se bonifier de concert en concert. L’intégralité de ce double CD prouve que rigueur dans les arrangements et improvisations débridées peuvent faire bon ménage. C’est un must.
Par Danny « Louis » GARCON – SOUL BAG